VoilĂ  je vagabonderai dans le sud de l'espagne au mois d'AoĂ»t et j'aimerais traverser le dĂ©troit de Gibraltar pour rejoindre le Maroc. Que je sache les ferries ne travaillent pas Ă  vide! Si la prĂ©sence des autres vous insuportent il faudra ramer ou nager!. 296 669 475 banque de photos, images 360° panoramiques, vecteurs et vidĂ©osEntrepriseSĂ©lectionsPanierBonjour!CrĂ©er un compteSĂ©lectionsNous contacterSĂ©lectionsPartagez des images Alamy avec votre Ă©quipe et vos clientsCrĂ©er une sĂ©lection â€șEntrepriseTrouvez le contenu adaptĂ© pour votre marchĂ©. DĂ©couvrez comment vous pouvez collaborer avec EntrepriseÉducationJeuxMusĂ©esLivres spĂ©cialisĂ©sVoyagesTĂ©lĂ©vision et cinĂ©maRĂ©servez une dĂ©monstrationRechercher des imagesRechercher des banques d’images, vecteurs et vidĂ©osFiltresTanger med port Photos Stock & Des Images0 LedĂ©troit de Gibraltar sous lequel pourrait ĂȘtre construit un tunnel reliant l’Espagne et le Maroc. La redynamisation du projet de liaison fixe via le dĂ©troit de Gibraltar a Ă©tĂ© au cƓur d’une rĂ©union par visioconfĂ©rence, mercredi 21 avril 2021, entre le ministre marocain de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l Les ports gĂ©rĂ©s par l’ANP Agence nationale des ports et Tanger Med SA ont vu leur trafic progresser de 11,3% Ă  152,1 Mt. Les vracs pĂšsent encore lourd dans le rĂ©sultat global mĂȘme si les conteneurs continuent leur progression. Le systĂšme portuaire marocain voit coexister les Ă©tablissements gĂ©rĂ©s par l’Agence nationale des ports ANP et le complexe portuaire et logistique de Tanger Med. Ensemble, les ports du Maroc ont vu leur trafic progresser de 11,3% en 2019 pour atteindre 153,1 Mt. Les chiffres nationaux diffusĂ©s par le ministĂšre de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau a publiĂ© les grandes tendances pour 2019, le 20 mars. La hausse est attribuĂ©e Ă  l’accroissement aussi bien du volume du transbordement +32,9% que des importations +6,9% et du cabotage +0,8% Les exportations ont lĂ©gĂšrement baissĂ© de 1,1% », indique le communiquĂ© du ministĂšre marocain en charge des ports. En une dĂ©cennie, de 2009 Ă  2019, les ports marocains tous confondus ont vu leur trafic doubler avec une progression globale de 114% passant d’environ 70 Mt en 2009 Ă  plus de 150 Mt en 2019. L’analyse du trafic par port montre que sept ports nationaux ont marquĂ© une Ă©volution positive. Tanger-Med +24,7%, Mohammedia +0,2%, Casablanca +10,8%, Jorf-Lasfar +12,3%, Agadir +27,9%, LaĂąyoune +1,1% et Dakhla +0,2% ont compensĂ© les pertes affichĂ©es par les ports de Nador, Safi et Tan Tan. Il est Ă  noter qu’avec 130,7 Mt, Tanger Med, Jorf Lasfar et Casablanca concentrent prĂšs de 85% du trafic portuaire marocain. En termes de volume de marchandises traitĂ©es, le port de Jorf Lasfar est le premier port de l’annĂ©e pour le trafic import-Export, avec un volume de 35,5 Mt. Jorf Lasfar a une vocation de port minĂ©ralier et conventionnel. SituĂ© Ă  120 km au sud de Casablanca, il est le principal point de sortie de la production de phosphates d’OCP La place de second port marocain en tonnage revient Ă  Casablanca avec un trafic de 30 Mt. Le phosphate perd 13,9% La grande majoritĂ© des trafics revient aux vracs solides avec 53 Mt, en hausse de 3,2%. Des flux principalement rĂ©alisĂ©s par les ports gĂ©rĂ©s par l’ANP. Le charbon a franchi la barre des 10 Mt, en hausse de 12,6%. Des arrivĂ©es qui tiennent principalement Ă  la la fourniture d’énergie. Viennent ensuite les trafics d’engrais solides qui ont vu leurs exportations augmenter de 4,2% Ă  9,6 Mt. Autre courant en hausse dans ces flux de vracs solides, les importations de cĂ©rĂ©ales progressent de 4,8% Ă  6,9 Mt. Deux flux affichent des baisses dans les vracs solides des ports gĂ©rĂ©s par l’ANP, le phosphate et le clinker. Ce dernier rĂ©gresse de 32,4% Ă  1,3 Mt. Il montre les difficultĂ©s de l’industrie cimentiĂšre du Maroc. Il est le signe que le Maroc importe plus de ciment fabriquĂ© Ă  l’international que des produits manufacturĂ©s localement. Enfin, le phosphate a connu une baisse de ses exportations en 2019. Il perd 13,9% Ă  9,6 Mt. La bonne performance des exportations d’engrais solides et la baisse des exportations de phosphates signifie que le Maroc a Ă©voluĂ© vers la production locale d’engrais et donc de la valeur ajoutĂ©e sur la matiĂšre premiĂšre, le phosphate. Le trafic de vracs solides de Tanger Med reste marginal par rapport aux autres ports marocains. Avec 258 340 t rĂ©alisĂ©es en 2019, le port du dĂ©troit de Gibraltar traite principalement des cĂ©rĂ©ales et des trafics de petits vracs industriels pour les sociĂ©tĂ©s du nord du pays. Baisse gĂ©nĂ©rale des hydrocarbures malgrĂ© le bon score dans les ports de l’ANP Du cĂŽtĂ© des vracs liquides, le trafic a progressĂ© de 3,4% Ă  24,8 Mt, tous ports confondus. Avec 18,4 Mt traitĂ©s par les ports de l’ANP, en progression de 2,1%, tous les flux des vracs liquides sont en hausse. Les importations d’ammoniac et d’huiles alimentaires maintiennent leurs performances sur les ports de l’ANP. Les hydrocarbures ont bien rĂ©sistĂ© dans les ports de l’ANP avec une hausse de 2,2% Ă  10,5 Mt. Un score qui n’a pas permis la baisse sensible de ces flux sur l’ensemble du Maroc. En effet, le ministĂšre annonce une baisse de 2,2% Ă  12,7 Mt qui sont Ă  mettre au passif des courants sur les terminaux de Tanger Med. À l’export, l’acide phosphorique, issue de la production de phosphate, affiche une croissance de 3,7% Ă  3,9 Mt. Le trafic de vĂ©hicules neufs a rĂ©ussi une belle annĂ©e 2019. Avec un trafic total de 589 200 unitĂ©s traitĂ©s dans tous les ports confondus, le principal acteur de ce courant se rĂ©alise Ă  Tanger Med. Avec 500 465 vĂ©hicules, Tanger Med termine 2019 sur une hausse de 5%. Un trafic qui se rĂ©parti entre les vĂ©hicules traitĂ©s sur le terminal dĂ©diĂ© de Renault dont 349 050 unitĂ©s exportĂ©es et 31 734 vĂ©hicules importĂ©es. L’autre terminal roulier ouvert Ă  tous les opĂ©rateurs a manutentionnĂ© 119 681 unitĂ©s, en augmentation de 27,6%. La bonne tenue de ces trafics est Ă  mettre Ă  l’actif du dĂ©but des exportations des vĂ©hicules de l’usine de Kenitra du groupe PSA. DĂ©but des exportations de vĂ©hicules de l’usine du groupe PSA de KĂ©nitra Le trafic routier international s’oriente aussi Ă  la hausse. Avec 373 938 ensembles routiers qui ont empruntĂ© les ports marocains, ce courant affiche une hausse de 10%. Un trafic qui se rĂ©alise en grande partie dans les installations de Tanger Med avec 357 214 unitĂ©s, en hausse de 9,3%. Les ports de l’ANP ont vu le passage de 16 724 ensembles routiers, dont une grande partie depuis les ports de la MĂ©diterranĂ©e, comme Nador. Le trafic conteneurisĂ© de Tanger Med a progressĂ© de 40,6% en 2019. © HervĂ© Deiss Enfin, le trafic conteneurisĂ© du Maroc a franchi, en 2019, la barre des 6 MEVP traitĂ©s. Des flux traitĂ©s en grande majoritĂ© par Tanger Med. S’agissant des conteneurs, un total de 4,8 MEVP a Ă©tĂ© manutentionnĂ© dans le port du dĂ©troit de Gibraltar, soit une progression exceptionnelle de +40,6% par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. L’entrĂ©e en service de Tanger Med 2, en juin 2019, a donnĂ© une nouvelle dynamique au port du dĂ©troit de Gibraltar. En 2019, dix nouveaux opĂ©rateurs ont dĂ©marrĂ© leur activitĂ© dans la zone logistique portuaire de Tanger Med, parmi lesquels des acteurs tels que DHL, Nippon Express, et Kasai. L’ensemble de ces rĂ©alisations confortent la position de Tanger Med comme plateforme de choix au service de l’économie marocaine, et comme hub logistique majeur pour les Ă©changes mondiaux », indique Tanger Med SA. Les ports gĂ©rĂ©s par l’ANP ont vu leur trafic conteneurisĂ© progresser de 2,5% Ă  1,2 MEVP. Casablanca et Agadir rĂ©alisent Ă  eux deux 99% du total du trafic conteneurisĂ© des ports de l’ANP. À Casablanca, le trafic a progressĂ© de 5,2% pour atteindre 1,08 MEVP. Le port de l’ouest du pays confirme ainsi sa place dans le club des millionnaires. Quant Ă  Agadir, situĂ© Ă  la limite du Sahara Occidental, il perd 14,5% Ă  177 539 EVP. Traitant majoritairement des produits agricoles, Agadir voit une partie de ses trafics partir pour les quais de Casablanca, indiquent des analystes. Surle dĂ©troit de Gibraltar, le port de Tanger donne Ă  la fois sur l'ocĂ©an Atlantique et la MĂ©diterranĂ©e. DR . 0. Par Le Parisien avec AFP Le 12 avril 2022 Ă 
Des passagers quittent un ferry en provenance de Tarifa dans le port marocain de Tanger, le 15 juin 2022. - Copyright © africanews FADEL SENNA/AFP or licensors DerniĂšre MAJ 16/06 - 1408 Maroc AprĂšs des annĂ©es de blocage liĂ© Ă  la pandĂ©mie de Covid-19, Hanane se rĂ©jouit de fouler Ă  nouveau le sol marocain. RĂ©sidant en Europe, elle a enfin pu reprendre le ferry pour traverser le dĂ©troit de Gibraltar, et rejoindre ses proches au Maroc pour passer les vacances d'Ă©tĂ©. "Les autoritĂ©s du port aident les gens qui sont perdus", explique Hanane. "Ils remplissent leurs papiers et leur indiquent oĂč ils doivent aller. C'est bien, ce n'est pas comme avant. Avant, personne ne s'occupait de vous, vous deviez vous dĂ©brouiller tout seul. Mais heureusement, le Maroc commence Ă  changer progressivement". Le Maroc avait rouvert ses frontiĂšres maritimes l'Ă©tĂ© dernier avec plusieurs pays, sauf avec l'Espagne, avec qui Rabat avait un diffĂ©rend diplomatique. "Je rĂ©side en Espagne. Je suis venue en famille, avec mon mari et mon fils", continue Sihame. "La Fondation Mohammed V nous a beaucoup aidĂ©s. GrĂące Ă  Dieu, tout s'est trĂšs bien passĂ©". "J'arrive d'Espagne. Je suis content du systĂšme de solidaritĂ© de la Fondation Mohammed V", ajoute Taib Sahli. "Vive le roi. Tout est parfait, Dieu merci." 3,3 millions de personnes et plus de 750 000 vĂ©hicules avaient traversĂ© le dĂ©troit en 2019. Articles Connexes
lerocher et la ville de gibraltar, qui donnent leur nom au détroit, se trouvent sur une trÚs étroite péninsule, sur la rive européenne, à l'entrée est du détroit. à l'ouest, le détroit débouche dans le golfe de cadix, qui s'ouvre largement sur l'atlantique. à l'est, au contraire, la baie de gibraltar (ou d' algésiras) est bien plus fermée, large
PassĂ© minuit, les camĂ©ras et les radars qui surveillent la cĂŽte dĂ©tectent une embarcation suspecte. Le centre de contrĂŽle informe la Guardia civile au port d'Algesiras, Ă  l'extrĂȘme sud de l'Espagne. "Ils cherchent sĂ»rement un endroit oĂč dĂ©barquer la marchandise", dit Jesus, un des policiers de garde qui tient Ă  protĂ©ger son anonymat. Ils sont trois Ă  sauter Ă  bord d'une vedette dotĂ©e de deux puissants moteurs de 300 chevaux, avant d'allumer une camĂ©ra infrarouge. Claudio, le pilote, conduit debout, tendu, une main sur le gouvernail, l'autre sur le levier d'accĂ©lĂ©ration. Entre les lumiĂšres du port d'Algesiras et celles de l'enclave britannique de Gibraltar, le bateau vole Ă  la surface de l'eau, laissant un Ă©pais sillage d'Ă©cume. "Braque le projecteur lĂ -bas", crie Jesus quand soudain ils localisent un canot pneumatique sans lumiĂšre. Ses deux occupants, vĂȘtus de combinaisons de flottaison, ne rĂ©sistent pas. Mais Ă  bord, les agents ont beau balayer la surface de l'eau de leur projecteur, ils ne trouveront rien. La cargaison a probablement Ă©tĂ© jetĂ© Ă  l'eau. Cette fois, c'Ă©tait sans doute du tabac de contrebande. Emmenant les deux suspects et leur embarcation, la vedette rentre au port. Mais parfois, les opĂ©rations se rĂ©vĂšlent plus violentes, et mĂȘme mortelles. Pour passer le haschich produit dans la chaĂźne du Rif nord du Maroc, les trafiquants utilisent des embarcations pneumatiques de 8 Ă  12 mĂštres de longueur, qui comptent jusqu'Ă  cinq moteurs et sont capables d'atteindre les 60 noeuds plus de 110 km/h. Leurs grandes organisations emploient une cinquantaine de personnes –pilotes, porteurs, chauffeurs, guetteurs– pour dĂ©barquer des cargaisons d'une ou deux tonnes, en ballots de 30 kg, explique Ă  l'AFP le lieutenant Pablo Cobo, chef de l'Ă©quipe chargĂ©e de la dĂ©linquance organisĂ©e et de la lutte antidrogue. Chaque kilo se revendra euros dans la rue, dit-il. Poursuites mortelles La police emploie aussi des hĂ©licoptĂšres pour "mieux poursuivre les embarcations et Ă©clairer la zone", dit M. Cobo. Les appareils, Ă©quipĂ©s de flotteurs pour le cas oĂč ils toucheraient l'eau, volent au ras des vagues pour obliger, par le souffle des pales, la vedette en fuite Ă  changer de cap. Le 9 aoĂ»t, une course-poursuite de ce type s'est achevĂ©e sur une plage de Gibraltar, suscitant des protestations de Londres contre l'entrĂ©e d'agents espagnols dans l'enclave disputĂ©e. "Ce sont des situations Ă  risque, du fait de la vitesse, d'une mer mauvaise, des manoeuvres des trafiquants qui tentent d'Ă©peronner notre bateau", dit Antonio, un autre garde civil. Depuis peu, ils ont mĂȘme appris Ă  faire dĂ©coller leur bateau pour qu'il s'Ă©crase sur celui des policiers. Il arrive qu'ils lancent des objets contre le rotor de l'hĂ©licoptĂšre. Cela a causĂ© la chute d'un appareil et la mort d'un agent il y a quelques annĂ©es, rappelle JesĂșs. Des pilotes employĂ©s par les "narcos" ont aussi trouvĂ© la mort en mer, des jeunes hommes de 20 Ă  30 ans attirĂ©s par une paie de plusieurs milliers d'euros dans une zone Ă  40% de taux de chĂŽmage, dit-il. Selon un rapport de l'Observatoire europĂ©en des drogues et des toxicomanies, "au cours des derniĂšres dĂ©cennies, le Maroc est devenu le premier producteur et exportateur mondial de rĂ©sine de cannabis, ou haschich". La majeure partie de sa production passe en Europe, par le dĂ©troit de Gibraltar et le reste dĂ©barque sur les cĂŽtes andalouses. En 2013, l'Andalousie a saisi 262 des 319 tonnes de haschich confisquĂ©es en Espagne. Et en 2012, 73,7% des saisies de haschich en Europe avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es en Espagne, selon le MinistĂšre de l'IntĂ©rieur. Jouant au chat et Ă  la souris avec les policiers, les trafiquants surveillent les mouvements des patrouilles, s'aventurent sur des voies non navigables, et parfois, font sortir en mer des vedettes "leurres" sans aucune marchandise Ă  bord. En Ă©tĂ©, profitant des bonnes conditions maritimes, ils utilisent aussi des scooters des mers, plus difficiles Ă  dĂ©tecter. Quitte Ă  emmener par la mĂȘme occasion des passagers clandestins. "Une moto peut transporter quatre ballots de cannabis et deux migrants", explique Jesus. "Quand ils arrivent Ă  terre, ce sont eux qui se chargent d'emmener la marchandise Ă  l'acheteur, pour payer ainsi leur passage".
Conseilspour traverser en bateau le dĂ©troit de Gibraltar et arriver Ă  Tanger ou Ceuta Pour arriver au Maroc depuis l’Espagne, si nous ne voulons pas prendre l’avion, nous devrons passer par les ports du sud. Le trajet le plus court est de traverser le DĂ©troit de Asilah. Comment se rendre Ă  Asilah, points d’intĂ©rĂȘt. 22 mai, 2019. Asilah se situe Ă  50 Km au Sud de Tanger sur

La vedette fait rugir ses moteurs, la camĂ©ra thermique scrute la mer et la nuit dans le dĂ©troit de Gibraltar oĂč prospĂšrent les trafics, la police espagnole traque le haschich qui arrive du Maroc en Ă©normes minuit, les camĂ©ras et les radars qui surveillent la cĂŽte dĂ©tectent une embarcation suspecte. Le centre de contrĂŽle informe la Guardia civil au port d'Algesiras, Ă  l'extrĂȘme sud de l'Espagne."Ils cherchent sĂ»rement un endroit oĂč dĂ©barquer la marchandise", dit Jesus, un des policiers de garde qui tient Ă  protĂ©ger son anonymat. Ils sont trois Ă  sauter Ă  bord d'une vedette dotĂ©e de deux puissants moteurs de 300 chevaux, avant d'allumer une camĂ©ra le pilote, conduit debout, tendu, une main sur le gouvernail, l'autre sur le levier d'accĂ©lĂ©ration. Entre les lumiĂšres du port d'Algesiras et celles de l'enclave britannique de Gibraltar, le bateau vole Ă  la surface de l'eau, laissant un Ă©pais sillage d'Ă©cume."Braque le projecteur lĂ -bas", crie Jesus quand soudain ils localisent un canot pneumatique sans deux occupants, vĂȘtus de combinaisons de flottaison, ne rĂ©sistent pas. Mais Ă  bord, les agents ont beau balayer la surface de l'eau de leur projecteur, ils ne trouveront rien. La cargaison a probablement Ă©tĂ© jetĂ© Ă  l'eau. Cette fois, c'Ă©tait sans doute du tabac de les deux suspects et leur embarcation, la vedette rentre au parfois, les opĂ©rations se rĂ©vĂšlent plus violentes, et mĂȘme passer le haschich produit dans la chaĂźne du Rif nord du Maroc, les trafiquants utilisent des embarcations pneumatiques de 8 Ă  12 mĂštres de longueur, qui comptent jusqu'Ă  cinq moteurs et sont capables d'atteindre les 60 noeuds plus de 110 km/h.Leurs grandes organisations emploient une cinquantaine de personnes -pilotes, porteurs, chauffeurs, guetteurs- pour dĂ©barquer des cargaisons d'une ou deux tonnes, en ballots de 30 kg, explique Ă  l'AFP le lieutenant Pablo Cobo, chef de l'Ă©quipe chargĂ©e de la dĂ©linquance organisĂ©e et de la lutte antidrogue. Chaque kilo se revendra euros dans la rue, Poursuites mortelles -La police emploie aussi des hĂ©licoptĂšres pour "mieux poursuivre les embarcations et Ă©clairer la zone", dit M. appareils, Ă©quipĂ©s de flotteurs pour le cas oĂč ils toucheraient l'eau, volent au ras des vagues pour obliger, par le souffle des pales, la vedette en fuite Ă  changer de 9 aoĂ»t, une course-poursuite de ce type s'est achevĂ©e sur une plage de Gibraltar, suscitant des protestations de Londres contre l'entrĂ©e d'agents espagnols dans l'enclave disputĂ©e."Ce sont des situations Ă  risque, du fait de la vitesse, d'une mer mauvaise, des manoeuvres des trafiquants qui tentent d'Ă©peronner notre bateau", dit Antonio, un autre garde civil. Depuis peu, ils ont mĂȘme appris Ă  faire dĂ©coller leur bateau pour qu'il s'Ă©crase sur celui des arrive qu'ils lancent des objets contre le rotor de l'hĂ©licoptĂšre. Cela a causĂ© la chute d'un appareil et la mort d'un agent il y a quelques annĂ©es, rappelle JesĂșs. Des pilotes employĂ©s par les "narcos" ont aussi trouvĂ© la mort en mer, des jeunes hommes de 20 Ă  30 ans attirĂ©s par une paie de plusieurs milliers d'euros dans une zone Ă  40% de taux de chĂŽmage, un rapport de l'Observatoire europĂ©en des drogues et des toxicomanies, "au cours des derniĂšres dĂ©cennies, le Maroc est devenu le premier producteur et exportateur mondial de rĂ©sine de cannabis, ou haschich".La majeure partie de sa production passe en Europe, par le dĂ©troit de Gibraltar et le reste dĂ©barque sur les cĂŽtes 2013, l'Andalousie a saisi 262 des 319 tonnes de haschich confisquĂ©es en Espagne. Et en 2012, 73,7% des saisies de haschich en Europe avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es en Espagne, selon le ministĂšre de l' au chat et Ă  la souris avec les policiers, les trafiquants surveillent les mouvements des patrouilles, s'aventurent sur des voies non navigables, et parfois, font sortir en mer des vedettes "leurres" sans aucune marchandise Ă  Ă©tĂ©, profitant des bonnes conditions maritimes, ils utilisent aussi des scooters des mers, plus difficiles Ă  dĂ©tecter. Quitte Ă  emmener par la mĂȘme occasion des passagers clandestins."Une moto peut transporter quatre ballots de cannabis et deux migrants", explique Jesus. "Quand ils arrivent Ă  terre, ce sont eux qui se chargent d'emmener la marchandise Ă  l'acheteur, pour payer ainsi leur passage".

Lelong des cĂŽtes mĂ©diterranĂ©ennes et atlantiques, l’espace maritime marocain connaĂźt une intense activitĂ©. «Plusieurs milliers de types de navires passent par les eaux marocaines (300 navires/jour au niveau du dĂ©troit de Gibraltar), soit pour se rendre Ă  l’un des ports marocains, soit pour prendre une route maritime vers d’autres destinations», a soulignĂ©

Localisation du dĂ©troit de Gibraltar Le dĂ©troit de Gibraltar est un bras de mer sĂ©parant l'Europe au nord de l'Afrique au sud. Il est situĂ© entre l'Espagne et le Maroc. Il permet le passage maritime entre l'ocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e Ă  laquelle il appartient. Ses limites occidentales sont le cap Spartel Maroc et le cap Trafalgar Espagne. Ses extrĂ©mitĂ©s orientales sont du cĂŽtĂ© africain la punta Almina Ceuta, Espagne et cĂŽtĂ© europĂ©en la punta de Europa Gibraltar. C'est un des lieux les plus frĂ©quentĂ©s par les navires dans le monde. Dans l'AntiquitĂ©, le dĂ©troit Ă©tait appelĂ© Colonnes d'Hercule. Sommaire 1 GĂ©ographie du dĂ©troit de Gibraltar 2 L'utilisation du dĂ©troit de Gibraltar 3 Projet de tunnel 4 Sources, liens 5 Pour complĂ©ter sur les dĂ©troits GĂ©ographie du dĂ©troit de Gibraltar[modifier modifier le wikicode] Le dĂ©troit de Gibraltar a une largeur minimum de 14,4 km. Sa profondeur moyenne est de 300 m, mais elle atteint 900 m dans la partie la plus Ă©troite. Deux ports importants se trouvent sur ce dĂ©troit AlgĂ©siras Espagne, premier port mĂ©diterranĂ©en, et Tanger, sur la rive marocaine. Le dĂ©troit est placĂ© Ă  la limite des plaques tectoniques europĂ©enne et africaine. Les plaques se rapprochent d'un centimĂštre par an. Les sĂ©ismes sont frĂ©quents. On constate un courant dans les eaux de surface. Celui-ci va de l'ocĂ©an Atlantique, oĂč les eaux sont plus lĂ©gĂšres, vers la mer MĂ©diterranĂ©e, oĂč les eaux sont plus lourdes du fait de la forte salinitĂ© due Ă  l'Ă©vaporation importante et Ă  un apport insuffisant d'eaux continentales. La limite entre les eaux atlantiques et mĂ©diterranĂ©ennes se fait Ă  l'est du dĂ©troit. Le dĂ©troit de Gibraltar. Photo panoramique prise depuis la cĂŽte espagnole, Ă  Tarifa. Dans le fond, la cĂŽte marocaine. L'utilisation du dĂ©troit de Gibraltar[modifier modifier le wikicode] Les eaux du dĂ©troit sont partagĂ©es entre l'Espagne, le Royaume-Uni qui possĂšde Gibraltar depuis 1704 et le Maroc. Cependant un accord fait du dĂ©troit une voie internationale pour la navigation. PrĂšs de 100 000 navires par an circulant de la MĂ©diterranĂ©e Ă  l'Atlantique empruntent le dĂ©troit prĂšs de 300 par jour. C'est un des lieux maritimes les plus frĂ©quentĂ©s du monde. Pour faciliter la circulation maritime, il existe un dispositif de sĂ©paration du trafic. Le dĂ©troit a aussi des liaisons nord-sud par ferry-boats passagers et trafic automobile. C'est un des points importants de l'immigration clandestine de l'Afrique vers l'Europe, le plus souvent Ă  partir de l'enclave espagnole de Ceuta, situĂ©e au nord-est du Maroc. Projet de tunnel[modifier modifier le wikicode] Profil du dĂ©troit de Gibraltar entre l'Andalousie Espagne, Ă  gauche, et le Rif Maroc, Ă  droite. Image de synthĂšse. Depuis les accords entre l'Espagne et le Maroc en 1980 et 1989, un projet de tunnel ferroviaire sous le dĂ©troit travaux exploratoires se sont achevĂ©s en 2008. Mais la rentabilitĂ© d'un tel tunnel identique Ă  celui sous la Manche est mise en doute, d'autant que le coĂ»t des travaux est extrĂȘmement Ă©levĂ© et difficile Ă  financer par le Maroc. Il en est de mĂȘme pour son utilitĂ© on peut augmenter le trafic des ports de Tanger et d'AlgĂ©siras. Le risque sismique Ă©tant prĂ©sent, la construction et la sĂ©curitĂ© posent aussi des problĂšmes. Dans sa derniĂšre version 2010, le projet prĂ©voit un tunnel de 42 km, dont 27 km sous la mer, reliant Tanger Ă  Tarifa. Le tunnel serait assez semblable au tunnel sous la Manche deux tubes de circulation ferroviaire et un tube de service, mais il devrait descendre bien plus profondĂ©ment, Ă  400 m au-dessous du niveau de la mer1. Sources, liens[modifier modifier le wikicode] ↑ CaractĂ©ristiques du tunnel, site du gouvernement marocain WikipĂ©dia wpDĂ©troit de Gibraltar wpTunnel de Gibraltar Pour complĂ©ter sur les dĂ©troits[modifier modifier le wikicode] DĂ©troit du pas de Calais DĂ©troit de Malacca DĂ©troit de Bering DĂ©troit d'Ormuz

Gibraltarest un territoire britannique d'outre-mer [3], situĂ© au sud de la pĂ©ninsule IbĂ©rique, en bordure du dĂ©troit de Gibraltar, qui relie la MĂ©diterranĂ©e Ă  l'ocĂ©an Atlantique.Il correspond au rocher de Gibraltar et Ă  ses environs immĂ©diats et est sĂ©parĂ© de l'Espagne par une frontiĂšre de 1,2 kilomĂštre.. Gibraltar est possession du Royaume-Uni (initialement, une possession de l Plus de navires ont traversĂ© le dĂ©troit de Gibraltar en 2014. Soit plus de 250 chaque jour ou plus de 10 Ă  chaque heure. La zone du dĂ©troit de Gibraltar devient incontournable en termes de commerce et d’échanges internationaux. Dans une rĂ©gion sensible. Le port de Tanger-Med et la Tanger Free Zone modifient le visage de la rĂ©gion de Tanger. A l’est du dĂ©troit de Gibraltar, Ă  Sebta, territoire occupĂ© par l’Espagne, Madrid permet quotidiennement Ă  plus de porteurs marocains de gagner leur vie en exfiltrant» des produits de consommation vers Fnideq, TĂ©touan et la plate-forme» de Ksar el KĂ©bir Ă  150 km plus au sud. Juste au nord, AlgĂ©siras est le premier port espagnol et premier port de la MĂ©diterranĂ©e. C’est lĂ  que se trouve aussi la plus importante raffinerie espagnole de produits pĂ©troliers. Juste Ă  cĂŽtĂ© se trouve une base de sous-marins nuclĂ©aires. navires de marchandises par an, traversĂ©es du dĂ©troit et une concentration de marines militaires Ainsi du conflit Ă©ternel» entre l’Espagne et Gibraltar. Madrid ne reconnaĂźt pas la souverainetĂ© britannique sur le Rocher, comme Rabat pour Sebta et MĂ©lillia. Mais Gibraltar, grĂące au 
 trafic de cigarettes et d’alcools, vit et fait vivre les habitants de La LinĂ©a, de San Roque et une partie de ceux d’AlgĂ©siras. A l’abri des bureaucrates de Londres et de Bruxelles discrets sur le sujet, Gibraltar est une petite place financiĂšre oĂč les gestionnaires de fonds n’ont pas de plaques sur les entrĂ©es d’immeubles. Mais cela n’empĂȘche pas aujourd’hui, que prĂšs de 20% des voitures vendues au Royaume-Uni d’ĂȘtre assurĂ©es 
 Ă  Gibraltar. Au-delĂ  des chiffres et des curiositĂ©s rĂ©gionales, Rabat, Madrid et Londres –mais aussi Washington- se soucient de plus en plus des consĂ©quences de la croissance du trafic dans le DĂ©troit et son impact sur les politiques sĂ©curitaires. Les guerres du Moyen-Orient et les menaces terroristes accentuent la tendance. Avec plus de bateaux par an, traversĂ©es de car-ferries et de fast-ferries entre Tanger, Tarifa, Tanger-Med, Sebta, AlgĂ©siras et Gibraltar chaque annĂ©e et des gazoducs qui relient le Maghreb Ă  l’Europe du sud, enjeux Ă©conomiques et sĂ©curitaires sont Ă©troitement liĂ©s. Depuis la fin des annĂ©es 1960, les AmĂ©ricains disposent d’une base aĂ©ronavale Ă  Rota prĂšs de Cadix. L’ Navy ne peut rien faire en MĂ©diterranĂ©e ni au Moyen-Orient sans transiter par la rĂ©gion. Si les affaires et les flux financiers sont importants Ă  Gibraltar, c’est parce que les Anglais comprennent l’importance de leur prĂ©sence sur le Rocher. En termes de colonies, de commerce et de gĂ©opolitique, les Anglais ne sont pas des amateurs. C’est pourquoi Gibraltar abrite aussi des sous-marins nuclĂ©aires, malgrĂ© l’opposition de Madrid. L’Espagne est la seule puissance prĂ©sente des deux cĂŽtĂ©s du dĂ©troit de Gibraltar. Sur la pĂ©ninsule Ă  Tarifa et Ă  Malaga, mais aussi Ă  Sebta et Ă  MĂ©lillia. C’est ce qui rend et qui continuera de rendre les Ă©changes maroco-espagnols sur la dĂ©colonisation toujours compliquĂ©s avec l’Espagne mais Ă©galement avec l’OTAN. Il y a moins de six mois, en novembre 2014, le think tank madrilĂšne Instituto Elcano publiait un rapport remarquĂ© intitulĂ© L’Espagne regarde vers le Sud de la MĂ©diterranĂ©e au Sahel» dans lequel une attention particuliĂšre Ă©tait portĂ©e Ă  l’importance gĂ©oĂ©conomique grandissante» de la rive sud. Une place importante y Ă©tait rĂ©servĂ©e aux thĂšmes de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense, insĂ©parables de la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique du Vieux continent. Un conseil de la sĂ©curitĂ© maritime Ă  Madrid Depuis l’an passĂ©, Madrid dispose mĂȘme d’un Conseil de la sĂ©curitĂ© maritime qui se rĂ©unit une fois par mois et dont la prĂ©sidence tourne entre les ministĂšres de la DĂ©fense, des Affaires Ă©trangĂšres et de l’IntĂ©rieur. Le Maroc accĂ©lĂšre le pas. Le dĂ©troit de Gibraltar cĂŽtĂ© sud comprend dĂ©sormais deux stations de radars Ă  Tanger et du cĂŽtĂ© de Ksar Sghir. Un port militaire doit accueillir ses premiers marins marocains dĂšs cet Ă©tĂ© 2015. Celui-ci est situĂ© Ă  quelques miles de Tanger-Med, face aux cĂŽtes de Tarifa et de la baie d’AlgĂ©siras. La prise de conscience de l’importance commerciale et sĂ©curitaire de la zone nord du Maroc mĂ©diterranĂ©en progresse. Autrement formulĂ©e, elle a fait des pas de gĂ©ant en 10 ans. Outre le lancement dĂ©terminĂ© des infrastructures de Tanger-Med en 2006-2007, l’étude d’un projet similaire Ă  Nador, la construction du port militaire de Ksar Sghir et le souci de dĂ©velopper l’arriĂšre-pays de Fahs-Anjra relĂšvent de la mĂȘme logique. Tanger-Med rĂ©flĂ©chit au sens qu’il faut donner Ă  l’amplitude que prennent les aspects Ă©conomiques et sĂ©curitaires dans la rĂ©gion», indique une source de TMSA Ă  MĂ©dias 24. Le besoin d’une rĂ©flexion approfondie et professionnelle en termes de potentialitĂ©s, de risques, de forces et de faiblesses se pose. Pour l’instant, si l’investissement sur Tanger-Med est l’un des plus importants effectuĂ© au Maroc au cours de ces 10 derniĂšres annĂ©es, la province de Fahs-Anjra demeure paradoxalement l’une des rĂ©gions des plus pauvres et des moins alphabĂ©tisĂ©es du pays. Enjeux marocains Les enjeux sont Ă©normes pour le Maroc. C’est dans cette zone que se recrute aujourd’hui une grande partie des jihadistes marocains et espagnols qui donnent tant de soucis aux services de sĂ©curitĂ© des deux pays. Depuis 40 ans ici, la sagesse» populaire veut que les jeunes de la rĂ©gion aient le choix entre le trafic de drogue, la contrebande ou l’émigration pour s’en sortir». Depuis les guerres d’Afghanistan et d’Irak et Daech, s’est rajoutĂ©e l’option terrorisme aux trois premiĂšres. Tristes choix. C’est d’ici que s’exporte le haschich du Rif dont les revenus, des centaines de millions d’euros chaque annĂ©e, servent Ă  distordre une saine compĂ©tition politique» Ă  Tanger, TĂ©touan, Nador ou Al Hoceima notamment, mais pas seulement. L’argent de la drogue joue un rĂŽle d’amortisseur social important en Ă©tant blanchi dans la contrebande avec Sebta et MĂ©lillia. Les produits de contrebande sont stockĂ©s Ă  Fnideq et TĂ©touan avant d’ĂȘtre redistribuĂ©s sur le reste du pays. Le circuit de blanchiment est limpide. C’est d’ici Ă©galement que partent les pateras de jeunes Subsahariens originaires de pays avec lesquels le Maroc, les entreprises marocaines et la sociĂ©tĂ© civile marocaine souhaitent dĂ©velopper les Ă©changes. Enfin, plus de trois millions de Marocains vivent au nord du dĂ©troit de Gibraltar. Dont prĂšs de en Espagne. Un autre million en France et un autre demi-million en Italie. La ville de Sebta, moins de habitants, est peuplĂ©e Ă  moitiĂ© de musulmanĂšs comme aiment dire les rĂ©sidents espagnols de la ville pour dĂ©signer, sans distinction, les Espagnols d’origine marocaine ou les Marocains y rĂ©sidant lĂ©galement ou non. En rĂ©alitĂ©, la zone du dĂ©troit de Gibraltar, de Tanger Ă  Tarifa et de Sebta Ă  AlgĂ©siras, se trouve Ă  un moment historiquement porteur sur les plans Ă©conomiques et gĂ©ostratĂ©giques. Le Nord du Maroc et le sud de l’Espagne se dĂ©veloppent, les deux rĂ©gions faisant le lien entre deux continents, l’un riche, l’autre au potentiel reconnu. Le moment est Ă  saisir pour rĂ©duire l’économie de la drogue et favoriser l’entreprenariat, l’économie sociale et les initiatives privĂ©es. En 2015 comme en 2050, il y aura toujours 14 km qui sĂ©parent Tarifa de Tanger-Med, et 44 km qui sĂ©parent le cap Spartel tangĂ©rois du cap Trafalgar prĂšs de Cadix. Sur le plan gĂ©ostratĂ©gique, l’importante commerciale et militaire croissante de la zone du dĂ©troit ne peut que servir son dĂ©veloppement. C’est par lĂ  que passent 50% du pĂ©trole et 40% du gaz consommĂ©s en Europe. Plus de 75% des importations europĂ©ennes. Les ports de Tanger-Med et d’AlgĂ©siras sont autant marocains, qu’espagnols, africains ou europĂ©ens. Pour les Ă©conomies marocaine et africaine, Tanger-Med joue un rĂŽle chaque annĂ©e plus important. C’est de lĂ  que s’exportent les voitures et les piĂšces dĂ©tachĂ©es de Renault et par lĂ  que rentrent les intrants des industries textiles et Ă©lectroniques. Plus de camions passent par AlgĂ©siras chaque annĂ©e, du cĂŽtĂ© de Tanger-Med en 2014. De Tanger-Med, Renault a expĂ©diĂ© plus de vĂ©hicules produits en 2014 Ă  Melloussa vers ses concessionnaires d’Europe et du Moyen-Orient. La cohĂ©rence du dĂ©veloppement rĂ©gional prend forme. En 2014, Tanger-Med a traitĂ© un peu plus de 3 millions de conteneurs, AlgĂ©siras 4,5 millions. Le port marocain est considĂ©rĂ© comme l’une des infrastructures portuaires les plus connectĂ©es au monde, 16Ăšme sur 100. AlgĂ©siras est le premier port espagnol et mĂ©diterranĂ©en pour les conteneurs. Aujourd’hui, le trafic commercial Ă  travers le dĂ©troit de Gibraltar est supĂ©rieur Ă  celui du canal de Suez, d’Ormuz face aux cĂŽtes iraniennes ou de Malacca, au sud de la Malaisie. Gibraltar est le deuxiĂšme point de passage au monde aprĂšs le canal franco-britannique de la Manche. Le doublement en cours du canal de Suez Ă©gyptien doit enfin accĂ©lĂ©rer l’importance Ă©conomique de Tanger-Med et d’AlgĂ©siras. A la fin 2016, la mise en service du terminal Tanger-Med 2 doit porter la capacitĂ© du port marocain Ă  8,5 millions de conteneurs.

Lestravaux de construction du port de Nador West Med, situé dans la région marocaine de l'Oriental, devraient s'achever fin 2022. La mise en exploitation, prévue pour 2024, de la nouvelle locomotive portuaire renforcerait l'ouverture du royaume aux capitaux étrangers et améliorerait les échanges internationaux ainsi que la connectivité de la région du Nord-Est

Des policiers espagnols surveillent le dĂ©troit de Gibraltar, prĂšs d'AlgĂ©siras, le 21 aoĂ»t 2015 Guerrero PassĂ© minuit, les camĂ©ras et les radars qui surveillent la cĂŽte dĂ©tectent une embarcation suspecte. Le centre de contrĂŽle informe la Guardia civil au port d'Algesiras, Ă  l'extrĂȘme sud de l'Espagne. "Ils cherchent sĂ»rement un endroit oĂč dĂ©barquer la marchandise", dit Jesus, un des policiers de garde qui tient Ă  protĂ©ger son anonymat. Ils sont trois Ă  sauter Ă  bord d'une vedette dotĂ©e de deux puissants moteurs de 300 chevaux, avant d'allumer une camĂ©ra infrarouge. Claudio, le pilote, conduit debout, tendu, une main sur le gouvernail, l'autre sur le levier d'accĂ©lĂ©ration. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Entre les lumiĂšres du port d'Algesiras et celles de l'enclave britannique de Gibraltar, le bateau vole Ă  la surface de l'eau, laissant un Ă©pais sillage d'Ă©cume. "Braque le projecteur lĂ -bas", crie Jesus quand soudain ils localisent un canot pneumatique sans lumiĂšre. Ses deux occupants, vĂȘtus de combinaisons de flottaison, ne rĂ©sistent pas. Mais Ă  bord, les agents ont beau balayer la surface de l'eau de leur projecteur, ils ne trouveront rien. La cargaison a probablement Ă©tĂ© jetĂ© Ă  l'eau. Cette fois, c'Ă©tait sans doute du tabac de contrebande. Emmenant les deux suspects et leur embarcation, la vedette rentre au port. Mais parfois, les opĂ©rations se rĂ©vĂšlent plus violentes, et mĂȘme mortelles. Pour passer le haschich produit dans la chaĂźne du Rif nord du Maroc, les trafiquants utilisent des embarcations pneumatiques de 8 Ă  12 mĂštres de longueur, qui comptent jusqu'Ă  cinq moteurs et sont capables d'atteindre les 60 noeuds plus de 110 km/h. Leurs grandes organisations emploient une cinquantaine de personnes -pilotes, porteurs, chauffeurs, guetteurs- pour dĂ©barquer des cargaisons d'une ou deux tonnes, en ballots de 30 kg, explique Ă  l'AFP le lieutenant Pablo Cobo, chef de l'Ă©quipe chargĂ©e de la dĂ©linquance organisĂ©e et de la lutte antidrogue. Chaque kilo se revendra euros dans la rue, dit-il. - Poursuites mortelles - La police emploie aussi des hĂ©licoptĂšres pour "mieux poursuivre les embarcations et Ă©clairer la zone", dit M. Cobo. Les appareils, Ă©quipĂ©s de flotteurs pour le cas oĂč ils toucheraient l'eau, volent au ras des vagues pour obliger, par le souffle des pales, la vedette en fuite Ă  changer de cap. Le 9 aoĂ»t, une course-poursuite de ce type s'est achevĂ©e sur une plage de Gibraltar, suscitant des protestations de Londres contre l'entrĂ©e d'agents espagnols dans l'enclave disputĂ©e. "Ce sont des situations Ă  risque, du fait de la vitesse, d'une mer mauvaise, des manoeuvres des trafiquants qui tentent d'Ă©peronner notre bateau", dit Antonio, un autre garde civil. Depuis peu, ils ont mĂȘme appris Ă  faire dĂ©coller leur bateau pour qu'il s'Ă©crase sur celui des policiers. Il arrive qu'ils lancent des objets contre le rotor de l'hĂ©licoptĂšre. Cela a causĂ© la chute d'un appareil et la mort d'un agent il y a quelques annĂ©es, rappelle JesĂșs. Des pilotes employĂ©s par les "narcos" ont aussi trouvĂ© la mort en mer, des jeunes hommes de 20 Ă  30 ans attirĂ©s par une paie de plusieurs milliers d'euros dans une zone Ă  40% de taux de chĂŽmage, dit-il. Selon un rapport de l'Observatoire europĂ©en des drogues et des toxicomanies, "au cours des derniĂšres dĂ©cennies, le Maroc est devenu le premier producteur et exportateur mondial de rĂ©sine de cannabis, ou haschich". La majeure partie de sa production passe en Europe, par le dĂ©troit de Gibraltar et le reste dĂ©barque sur les cĂŽtes andalouses. En 2013, l'Andalousie a saisi 262 des 319 tonnes de haschich confisquĂ©es en Espagne. Et en 2012, 73,7% des saisies de haschich en Europe avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es en Espagne, selon le ministĂšre de l'IntĂ©rieur. Jouant au chat et Ă  la souris avec les policiers, les trafiquants surveillent les mouvements des patrouilles, s'aventurent sur des voies non navigables, et parfois, font sortir en mer des vedettes "leurres" sans aucune marchandise Ă  bord. En Ă©tĂ©, profitant des bonnes conditions maritimes, ils utilisent aussi des scooters des mers, plus difficiles Ă  dĂ©tecter. Quitte Ă  emmener par la mĂȘme occasion des passagers clandestins. "Une moto peut transporter quatre ballots de cannabis et deux migrants", explique Jesus. "Quand ils arrivent Ă  terre, ce sont eux qui se chargent d'emmener la marchandise Ă  l'acheteur, pour payer ainsi leur passage". Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Ledétroit de Gibraltar est situé au sud de l'Espagne, au nord du Maroc, à l'est de l'océan Atlantique, à l'ouest de la Méditerranée. C'est le seul passage maritime entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée. Il est large de 14,4 km et d'une profondeur d'environ 300m. Le détroit est considéré comme faisant partie des eaux internationales. Dans l'Antiquité ce détroit était
Sur le dĂ©troit de Gibraltar, quand souffle le levant, ce vent humide venu de l'est, les habituĂ©s savent que les bateaux de migrants sont rares. Trop dangereux. Sur la mer parfois houleuse, les embarcations risquent d'ĂȘtre dĂ©portĂ©es vers l'ocĂ©an Atlantique. Pour prendre le large, les candidats Ă  l'exil attendent le retour du ponant, le vent d'ouest, dans l'espoir que les vagues les poussent vers les cĂŽtes espagnoles. Ces derniers mois, les arrivĂ©es de migrants sur le littoral andalou en provenance du Maroc sont Ă  la hausse. Depuis le dĂ©but de l'annĂ©e, 27 000 migrants sont entrĂ©s en Espagne par la mer, plus du double qu'en 2017, pendant la mĂȘme pĂ©riode. La PĂ©ninsule est dĂ©sormais leur premiĂšre porte d'entrĂ©e en Europe, devant l'Italie. "Nous avons alertĂ© depuis longtemps les autoritĂ©s espagnoles", rappelle Maria Jesus Vega, du Haut Commissariat aux rĂ©fugiĂ©s de l'ONU HCR. En 2017, dĂ©jĂ , environ 22 000 personnes sont arrivĂ©es ici par voie maritime, contre 8 000 l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Les anges gardiens du dĂ©troitDans les locaux de l'association humanitaire Tartessos, au fond d'une cour ombragĂ©e, Ă  Cadix, Branly, natif du Congo-Kinshasa, et Abdelkader, un Togolais, racontent leur traversĂ©e, trois jours plus tĂŽt. Tous deux semblent Ă©puisĂ©s. A la tombĂ©e de la nuit, ils sont montĂ©s dans le mĂȘme Zodiac, prĂšs de Tanger. Cap sur Tarifa, pointe Ă  l'extrĂȘme sud de l'Europe continentale. Ils Ă©taient 45, entassĂ©s dans un bateau en plastique, dont dix femmes et deux bĂ©bĂ©s. "DĂšs le dĂ©part, la mer Ă©tait agitĂ©e, raconte Abdelkader. Le passeur avait parlĂ© d'une traversĂ©e de cinq heures. Onze heures plus tard, les vagues Ă©taient dĂ©chaĂźnĂ©es, le rivage hors d'atteinte. Nous Ă©tions transis de peur et de froid. Heureusement, l'un d'entre nous avait le numĂ©ro d'une certaine Helena." BasĂ©e Ă  Tanger, Helena Maleno, de l'ONG Caminando fronteras, sorte d'ange gardien du dĂ©troit, informe le quartier gĂ©nĂ©ral de Salvamento maritimo, les secours maritimes espagnols, de la prĂ©sence d'embarcations en danger. Des volontaires de la Croix-Rouge apportent une premiĂšre assistance aux migrants recueillis par le Luz de Mar. San Gonzalo Höhr Zamora pour L'ExpressOffre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Pourquoi l'Espagne ? La fermeture des autres routes - celle de la MĂ©diterranĂ©e orientale, via la Turquie et la GrĂšce, aprĂšs l'accord signĂ© en mars 2016 entre l'Union europĂ©enne et Ankara, puis celle de la MĂ©diterranĂ©e centrale par l'Italie - conduit les candidats au dĂ©part Ă  essayer une autre voie d'accĂšs. "En Afrique comme au Maroc, les causes de dĂ©part n'ont pas changĂ©, explique Mehdi Lahlou, professeur Ă  l'Institut national de statistique et d'Ă©conomie appliquĂ©e, Ă  Rabat. Mauvaise gouvernance, corruption, violence. Elles se sont mĂȘme aggravĂ©es." DIAPORAMA >> Les migrants de Gibraltar "Au Maroc, les troubles sociaux dans plusieurs rĂ©gions ont sans doute aussi Ă©loignĂ© une partie des forces de sĂ©curitĂ© de la surveillance des cĂŽtes", diagnostique de son cĂŽtĂ© Ignacio Cembrero, journaliste espagnol spĂ©cialiste du royaume chĂ©rifien. Au siĂšge de la Guardia civil la gendarmerie Ă  AlgĂ©siras, des agents surveillent sur leurs Ă©crans les mouvements au large des bateaux. Une multitude de points verts et bleus constellent les Ă©crans du systĂšme intĂ©grĂ© de surveillance extĂ©rieure Sive, des plaisanciers pour la plupart. Quand apparaĂźt un point rouge au parcours inhabituel, il suffit de pointer le curseur sur lui pour que les radars et les camĂ©ras situĂ©es sur les montagnes alentour zooment sur l'embarcation. En cas de besoin, les vedettes de la gendarmerie seront mobilisĂ©es, parfois pour intercepter une patera, un canot de migrants, souvent pour traquer des trafiquants de haschisch. "9 pateras sur 10 quittent le rivage marocain au large de Tanger, Ă  l'ouest du dĂ©troit de Gibraltar", moins surveillĂ©, explique le sous-lieutenant Fuentes, l'oeil rivĂ© sur son Ă©cran. De lĂ , ils font appel Ă  la sĂ»retĂ© maritime espagnole, autorisĂ©e, selon un accord entre les deux pays, Ă  porter assistance dans les eaux marocaines. Ecoutez Catherine GouĂ«set nous raconter son enquĂȘte auprĂšs des migrants en Andalousie sur Soundcloud. Au dĂ©but de l'Ă©tĂ©, lorsque les conditions mĂ©tĂ©o favorables ont entraĂźnĂ© une nette hausse des arrivĂ©es, l'Etat a semblĂ© dĂ©passĂ©. Les communes du littoral ont improvisĂ©, au mieux de leurs moyens AlgĂ©siras, Barbate, Los Barrios, Tarifa ont ouvert des gymnases pour abriter les nouveaux venus. "Sans le moindre ventilateur, la chaleur y Ă©tait Ă©touffante, tĂ©moigne Palma Cadela de Isla, avocate bĂ©nĂ©vole. On informait les migrants sur les dĂ©marches Ă  suivre et on les dirigeait vers les associations les plus Ă  mĂȘme de leur venir en aide. La plupart des arrivants renoncent Ă  demander l'asile pour des raisons politiques ou humanitaires, mĂȘme quand c'est justifiĂ© ils ne peuvent apporter des Ă©lĂ©ments de preuve des persĂ©cutions subies." Avec le systĂšme intĂ©grĂ© de surveillance extĂ©rieure Sive, la Guardia civil garde un oeil sur les mouvements de bateaux en provenance du Gonzalo Höhr Zamora pour L'ExpressAprĂšs quelques semaines de pagaille, les autoritĂ©s ont fermĂ© les gymnases, au dĂ©but du mois d'aoĂ»t, et installĂ© deux centres d'accueil - l'un de 600 places, sur le site d'un ancien chantier naval Ă  San Roque, dans la baie d'AlgĂ©siras, l'autre de 700 lits, Ă  Chiclana, prĂšs de Cadix, administrĂ© par la Croix-Rouge. Trop peu, trop tard... Faute de place, les migrants sĂ©journent quelques jours dans les centres, guĂšre plus. Et le rĂŽle des ONG reste primordial. "Hier, nous avons Ă©tĂ© sollicitĂ©s pour aller chercher 14 jeunes au centre de Chiclana", raconte Gabriel Delgado, prĂȘtre chargĂ© de la question migratoire au diocĂšse de Cadix et l'un des responsables de Tartessos. "Ils restent ici le temps de souffler, de se retaper", ajoute-t-il. "LĂ -bas, il n'y a pas d'avenir pour les jeunes"Les locaux de l'association peuvent abriter 46 personnes, pas une de plus. Abdusalam, un Comorien ĂągĂ© de 23 ans, a traversĂ© le continent africain dans l'espoir d'une vie meilleure. "Il n'y a pas de travail lĂ -bas. Rien." Depuis quand est-il parti ? "Je ne sais plus. Ma tĂȘte a explosĂ©", confie-t-il, l'air absent. Sa famille s'est cotisĂ©e pour lui permettre de rejoindre son frĂšre Ă  Marseille. LĂ , "Inch' Allah !", il trouvera du travail pour venir en aide Ă  sa mĂšre et Ă  ses quatre soeurs, restĂ©es au pays. Un peu plus loin, Abdelkader Djobo, 37 ans, a fui la dictature du tyran togolais Faure GnassingbĂ©. Il vient du nord du pays, rĂ©putĂ© hostile au clan au pouvoir. "J'ai passĂ© deux ans en prison sans le moindre jugement." EscroquĂ© au Mali par un passeur qui lui faisait miroiter un visa pour les Etats-Unis, il a tout perdu. En Mauritanie, il s'est fait embaucher sur le port de Nouakchott, le temps de gagner de quoi rejoindre le Maroc. Deux ans de travail sur des chantiers Ă  Casablanca lui ont permis de rĂ©unir le pĂ©cule nĂ©cessaire Ă  la traversĂ©e. "1600 euros, lĂąche-t-il, quoique cela dĂ©pende de la nĂ©gociation... Je n'ai plus un sou. J'ai des amis Ă  Pampelune [Navarre], qui travaillent dans les champs. Je vais essayer de les rejoindre." Originaire du nord du Togo, Abdelkader Djobo a fui la rĂ©pression du rĂ©gime de Faure Gonzalo Höhr Zamora pour L'Express"Tous ces malheureux viennent moins parce qu'ils sont attirĂ©s par l'Europe que parce qu'ils fuient leur pays", constate Juan JosĂ© Tellez, Ă©crivain et journaliste de Cadix, spĂ©cialiste des migrations. La majoritĂ© des nouveaux venus proviennent d'Afrique subsaharienne. Moins de 15 % d'entre eux sont originaires du Maroc, parmi ceux arrivĂ©s cette annĂ©e. En vertu d'un accord signĂ© entre Madrid et Rabat, les Marocains interceptĂ©s sans papiers sont renvoyĂ©s sur-le-champ vers leur pays. Faute d'accords semblables, les expulsions vers la majoritĂ© des autres pays d'Afrique sont plus difficiles. "Une fois qu'ils quittent les centres d'accueil provisoire, ils restent sans papiers. Ils n'en sont pas toujours conscients", observe JosĂ© Villahoz, prĂ©sident de l'association Algeciras Acoge "accueil". INTERVIEW >> "Les causes qui poussent les migrants Ă  quitter l'Afrique s'aggravent" Les mineurs non accompagnĂ©s font exception. Ils bĂ©nĂ©ficient de la protection de l'Etat. C'est pourquoi les bateaux de clandestins marocains ne transportent quasiment que des adolescents. L'Espagne compte aujourd'hui 8 000 mineurs migrants non accompagnĂ©s, dont 70 % de Marocains. Il y a quelques jours, Susana Diaz, la prĂ©sidente de l'Andalousie, communautĂ© autonome qui en hĂ©berge le tiers, s'est plainte du manque de solidaritĂ© des autres rĂ©gions du pays. La voie Ă©troite de Pedro SanchezA Madrid, depuis le dĂ©but de l'Ă©tĂ©, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez tente de gĂ©rer la crise. Le jeune dirigeant espagnol est arrivĂ© au pouvoir par surprise, le 1er juin, Ă  l'issue d'une motion de censure dĂ©posĂ©e contre le gouvernement du Parti populaire de Mariano Rajoy, aprĂšs un mĂ©ga-procĂšs pour corruption. "Cela explique son imprĂ©paration. D'autant que l'immigration ne figurait pas parmi les prioritĂ© de son prĂ©dĂ©cesseur", souligne Elena Sanchez Montijano, spĂ©cialiste des migrations au Centre des affaires internationales de Barcelone Cidob, un institut d'analyse. Le centre Tartessos de l'association Cardijn Ă  Cadix offre repos et conseils aux nouveaux arrivĂ©s. Une majoritĂ© d'entre eux sont des Höhr Zamora pour L'ExpressMoins de deux semaines aprĂšs sa prise de fonction, le chef du gouvernement a mĂ©diatisĂ© l'accueil Ă  Valence de 630 passagers secourus par l'Aquarius au large de la Libye, aprĂšs le refus de plusieurs autres ports europĂ©ens, pourtant plus proches. Puis, dĂ©but aoĂ»t, Sanchez a donnĂ© son feu vert aux 87 migrants de l'Open Arms, Ă  AlgĂ©siras, un port loin d'ĂȘtre le mieux placĂ© pour ce navire Ă©galement en provenance de Libye, ce qui a surpris les ONG comme les Ă©lus locaux. Ensuite, tandis que l'Aquarius Ă©tait une nouvelle fois Ă  la recherche d'un port oĂč dĂ©poser 141 migrants supplĂ©mentaires, rescapĂ©s des eaux libyennes, Madrid a convenu avec l'UE d'accueillir 60 d'entre eux. "Pedro Sanchez a pris la question au sĂ©rieux, juge Elena Sanchez Montijano. En tĂ©moigne la crĂ©ation d'un 'commandement opĂ©rationnel unique' des forces de sĂ©curitĂ© espagnoles, et la rencontre avec Angela Merkel dans la rĂ©sidence officielle de Doñana, en Andalousie, en grande partie consacrĂ©e Ă  cette question." Au terme de cette rencontre, les 11 et 12 aoĂ»t, les deux dirigeants ont promis de peser sur Bruxelles en faveur d'une aide financiĂšre additionnelle Ă  Rabat pour contrĂŽler ses frontiĂšres. CoĂŻncidence ? La semaine passĂ©e, les ONG ont dĂ©noncĂ© des rafles de migrants subsahariens aux abords de Tanger, y compris parmi ceux rĂ©gularisĂ©s ces derniĂšres annĂ©es dans le royaume. Plusieurs centaines d'entre eux auraient Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©s en bus Ă  Tiznit, Ă  800 kilomĂštres plus au sud. Migrants invisiblesDans les rues d'AlgĂ©siras, de Tarifa ou de Cadix, malgrĂ© la poursuite des arrivĂ©es, les migrants sont Ă  peine visibles. La plupart des candidats Ă  l'exil ne restent pas en Andalousie, oĂč le taux de chĂŽmage, Ă  23 %, accuse 8 points de plus que la moyenne nationale. DĂšs qu'ils le peuvent, ils se dirigent vers le nord et gagnent les grandes villes espagnoles ou d'autres pays europĂ©ens. A la diffĂ©rence des locaux amĂ©nagĂ©s par les associations, les centres d'accueil de l'Etat et de la Croix-Rouge sont fermĂ©s aux mĂ©dias. Le port de San Roque, oĂč a accostĂ© l'Open Arms, le 9 aoĂ»t, aussi. Une "opacitĂ©" qui agace journalistes et Ă©lus locaux. Le maire d'AlgĂ©siras, JosĂ© Ignacio Landaluce PP, reproche Ă  Madrid de ne pas l'avoir consultĂ© lors de l'accueil de l'Open Arms en Andalousie. Il dĂ©nonce aussi la focalisation des mĂ©dias sur les navires des ONG, tandis que ceux des secours maritimes sont passĂ©s sous silence "A AlgĂ©siras, proteste-t-il, on a reçu 30 Aquarius en un mois." L'Espagne compte aujourd'hui 8 000 mineurs migrants non accompagnĂ©s, dont 70 % de Marocains. Gonzalo Höhr Zamora pour L'ExpressA quelques mois d'Ă©lections rĂ©gionales et europĂ©ennes, Pedro Sanchez, Ă  la tĂȘte d'un gouvernement minoritaire, sait que sa marge de manoeuvre est Ă©troite. Les ONG lui reprochent de ne pas en faire assez. Mais la vague migratoire estivale a créé une surenchĂšre Ă  droite. Il y a une dizaine de jours, le groupuscule d'extrĂȘme droite Vox a organisĂ© un rassemblement au coeur d'AlgĂ©siras, attirant quelque 200 personnes, afin de dĂ©noncer l'"invasion programmĂ©e" du pays. Le successeur de Mariano Rajoy Ă  la tĂȘte du Parti populaire, Pablo Casado, au profil plus droitier que l'ancien dirigeant, se veut intransigeant "L'Espagne ne peut absorber les millions d'Africains qui veulent venir en Europe", a-t-il proclamĂ©, le 29 juillet, lors d'un dĂ©bat Ă  Avila. De mĂȘme, Albert Rivera, patron du parti libĂ©ral Ciudadanos, critique l'"angĂ©lisme" du chef du gouvernement et dĂ©nonce, Ă  l'instar des dirigeants de Vox et du PP, l'"appel d'air" provoquĂ© par l'accueil de l'Aquarius. Les humanitaires, eux, fustigent cette instrumentalisation. "Les politiques parlent d'arrivĂ©es massives et d'invasion, pointe Gabriel Delgado. Utiliser la peur pour en tirer des bĂ©nĂ©fices Ă©lectoraux, c'est immoral." L'Espagne risque-t-elle de subir le syndrome de l'Italie ? En 2015, la gĂ©nĂ©rositĂ© des habitants de l'Ăźle de Lampedusa avait Ă©tĂ© unanimement saluĂ©e. La maire de la principale ville, Giusi Nicolini, avait mĂȘme Ă©tĂ© reçue par le pape François. Las ! Trois ans plus tard, elle a Ă©tĂ© platement battue aux Ă©lections, et l'opinion semble plĂ©bisciter le discours hostile aux migrants du ministre de l'IntĂ©rieur, Matteo Salvini. Pour le moment, les deux situations ne sont pas comparables au total, depuis janvier, quelque 31 000 personnes sont arrivĂ©es par la mer ainsi que par voie terrestre dans les enclaves marocaines de Ceuta et Melilla. L'Italie, elle, avait reçu 120 000 migrants en 2017. Et une moyenne de 168 000, chacune des trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Maria Luisa Serrano, de Tarifeños solidarios", collecte et distribue vĂȘtements et produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ© aux migrants dans des locaux prĂȘtĂ©s par la mairie de Höhr Zamora pour L'Express La nuit tombe sur Tarifa. Tandis que les amateurs de kitesurf remplissent les terrasses de la vieille ville, Maria Luisa Serrano et Laetitia Goffard, de l'ONG Tarifeños solidarios, prĂ©parent des colis de vĂȘtements dans des locaux prĂȘtĂ©s Ă  leur association par la mairie. Entre deux rafales de vent, on perçoit le bruit d'un hĂ©licoptĂšre. "Quand on les entend, on sait qu'un sauvetage est en cours, explique Maria Luisa. Nous avons eu la chance de naĂźtre sur cette rive de la MĂ©diterranĂ©e plutĂŽt qu'en face, ajoute-t-elle, pointant du menton la cĂŽte marocaine, Ă  14 kilomĂštres de lĂ . Quand je vois ces adolescents dĂ©semparĂ©s, je me dis que ça pourrait ĂȘtre mon fils ou mon neveu. S'ils en avaient besoin, je serais heureuse que quelqu'un, quelque part, leur vienne aussi en aide." De notre envoyĂ©e spĂ©ciale, Catherine GouĂ«set. Photos Gonzalo Höhr Zamora pour L'Express Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux YfN1S.
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