New York nâa jamais Ă©tĂ© la ville qui me donnait le plus envie. Il y a dâabord eu lâAustralie, puis le Japon par exemple. Lâenvie de me rendre Ă New York nâest arrivĂ©e que plus tardivement et croyez le ou non, ce sont les coffee shop qui mâont convaincue de finalement acheter cet aller-retour direction la grosse pomme ! Au final, on ne rend pas compte, mais on connait tous un peu New York, que ce soit Ă travers les sĂ©ries ou les films Lâempire State Building, lâUpper East Side de Gossip Girl, Times Square, Brooklyn, les taxis de jaunes, les burgers, ou encore lâaccent amĂ©ricain, bien diffĂ©rent de nos voisins british! Mais il y bel et bien une diffĂ©rence entre ce quâon voit tous les jours Ă travers nos Ă©crans et dĂ©barquer dans cette gigantesque ville! A travers cet article, je vais vous raconter notre sĂ©jour dâune semaine et vous donner des conseils pour vous loger, pour manger et pour visiter New York ! Le Logement Câest souvent la question quâon se pose quand on arrive dans une grande ville. Et comme dans chaque grande ville, la question que vous devez vous poser Est-ce que je vais dans le quartier touristique type les Champs ElysĂ©es ou est-ce que je vais dans un quartier plus authentique pour vivre au rythme des new yorkais type RĂ©publique Ă Paris. Pendant notre sĂ©jour, nous nâavons pas voulu faire de concession et nous avons choisi les deux ! Nous avons donc logĂ© dans 2 hĂŽtels diffĂ©rents, lâun Ă 10 minutes Ă Pieds de Times Square rĂ©servĂ© via le site de Citizen M vers le âNordâ en dessous de Central Park de Manhattan et le deuxiĂšme Ă Bowery rĂ©servĂ© via dans le Sud de Manhattan au dessus de Wall Street Nous avons choisi pour notre sĂ©jour, de rester dans les hotels Citizen M. Il sâagit dâhĂŽtels trĂšs modernes, trĂšs jeunes et trĂšs connectĂ©s. Beaucoup de personnes sây posent la journĂ©e pour travailler dans une grande salle de co-working, il y a Ă©galement un bar Ă lâentrĂ©e et un rooftop oĂč prendre un verre en fin de journĂ©e. Au niveau des chambres, elles ne sont pas immenses mais elles suffisent amplement ! Le lit est grand et confortable et toute la chambre est connectĂ©e via une tablette qui vous permettra de changer la couleur des ampoules, de mettre de la musique ou encore de changer la tempĂ©rature de la chambre. Le lit est placĂ© prĂšs de la fenĂȘtre de telle sorte que chaque matin, vous vous rĂ©veillez avec une vie imprenable sur la ville. Nous avons donc profitĂ© des premiers jours pour faire toutes les attractions touristiques au nord de Manhattan et de la deuxiĂšme partie du sĂ©jour pour profiter davantage Ă la new yorkaise, un cafĂ© Ă la main, un sac de shopping dans lâautre. JOUR 1 â Bienvenue Ă New York Comme bon touriste qui se respecte pour une premiĂšre fois Ă New York, direction Times Square et ses Ă©crans gĂ©ants. Si vous avez la possibilitĂ© de vous y rendre en semaine, câest mieux. Nous y sommes passĂ©es plusieurs fois pendant le sĂ©jour et je peux vous dire que ce nâĂ©tait pas la mĂȘme ambiance le mardi soir et le samedi soir ! Vous profiterez davantage. Times Square, câest assez rapide Ă faire. Profitez ensuite pour vous balader autour, pour passez voir lâEmpire State Building vue dâen bas ou encore pour passer Ă la New York Public Library. Vous verrez, ça vaut le dĂ©tour. LâentrĂ©e est donc gratuite et la bibliothĂšque est vraiment superbe. Nous sommes ensuite redescendue vers le Flatiron, le fameux, mais pas de bol cette fois, il Ă©tait en travaux ! Nous avons donc Ă©tĂ© noyer notre chagrin au Eataly qui se trouve juste Ă cĂŽtĂ©. Une sorte de grande Ă©picerie italienne oĂč vous pouvez aussi bien faire vos courses que dĂ©guster de bons produits italiens au restaurant. Des pĂątes, des pizzas, des foccacias, de la viande⊠vous y trouverez votre bonheur ! Attention Ă©galement car Ă New York, les charges ne sont pas inclues sur les prix des restaurants et aprĂšs il faudra Ă©galement donner un pourboire En moyenne 18% mais vous pouvez choisir dâen mettre moins ou pas du tout. Si vous voulez bien manger Ă New York, il faudra mettre le prix! Puis direction lâhĂŽtel car le jet lag commence Ă se faire sentir. LevĂ© 5h. DĂ©part 7h. ArrivĂ©e 12h Ă New York soit 18h en France. Il est 22h. soit 4h du matin en France Bref, prĂšs de 24h sans dormir, ça pique ! JOUR 2 â High Line & Central Park Nous dĂ©butons cette journĂ©e avec un premier CafĂ© chez Remi Flower. Il sâagit dâun cafĂ©/fleuriste un petit peu comme chez Peonies Ă Paris. Chez Remi Flower, on sây rend surtout pour dĂ©guster leur Latte plus quâoriginaux ! Nous avons optĂ© pour un latte Ă la rose et un autre Ă la lavande. Câest original disons le mais vous pouvez aussi y prendre quelque chose de plus classique. Il y avait beaucoup de commande Ă emporter, câest bel et bien un signe de qualitĂ© des personnes qui nâont pas instagram, pour qui seule la qualitĂ© compte et qui veulent boire chaud! ahaha. Puis direction Central Park, le poumon vert de New York ! Je vous prĂ©viens, le parc est Ă©noooooorme. Je me doutais quâil serait grand, mais si grand ? Non ! Surtout quand on rĂ©alise que nous sommes en plein coeur de Manhattan. Parmi les points dâintĂ©rĂȘts Ă ne pas rater Le Bow Bridge, un pont de 26 mĂštres de longueur Ă faire en toutes saisons! Pour y arriver, vous passerez par âThe Mallâ, une jolie promenade qui vaut davantage le coup au printemps/Ă©tĂ© quâen automne/hiver. Non loin de cette partie du parc, vous trouverez le Strawberry field, le mĂ©morial en lâhonneur de John Lennon. Sur le sol, une mosaĂŻque sur laquelle est Ă©crit âImagineâ, en rĂ©fĂ©rence Ă la cĂ©lĂšbre chanson. Le parc est trĂšs grand et vous pouvez facilement y consacrer une demi journĂ©e. Compte tenu de la saison et du programme de notre sĂ©jour, nous nâavons pas fait la majoritĂ© de Central Park. Jâai trouvĂ© un article qui vous renseignera sur les 10 choses que vous pouvez voir si vous dĂ©cidez dây consacrer un peu plus longtemps. Non loin de Central Park, vous y trouverez la boutique de Cookies Levain Bakery, âLes meilleurs cookies du mondeâ car moelleux Ă lâintĂ©rieur et croquant Ă lâextĂ©rieur. Si vous ĂȘtes des amateurs de cookies, vous devez absolument y passer. Il y a plusieurs boutiques Ă New York. Câest parti ensuite pour une longue promenade qui nous emmĂšne jusquâĂ notre premier brunch new yorkais Citizens Of. Câest un nom qui commence Ă avoir une certaine renommĂ©e par ici puisquâils disposent dĂ©sormais de 3 adresses sur New York Citizens of Chelsea. Citizens of Bleecker. Citizens of Gramercy. Ajoutez ces adresses Ă votre mapstr car honnĂȘtement elles dĂ©pannent bien ! Les lieux sont grands, agrĂ©ables, on y brunch, on y dĂ©jeune, on y prend un cafĂ© ou un goĂ»ter. Les cafĂ©s sont un peu plus amer quâĂ Paris pour la plupart donc nâhĂ©sitez pas Ă vous laisser tenter par un petit mocha pour adoucir le tout. Une fois le dĂ©jeuner terminĂ©, nous nous sommes mise en route pour the Hudson Yards Vessel. Hudson Yards, câest un centre commercial plutĂŽt sympa et the Vessel câest la nouvelle oeuvre architecturale inaugurĂ©e en Mars 2019. Et ce nâest pas juste un oeuvre car vous pouvez y monter gratuitement pour observer la vue. Pour obtenir un ticket, il faudra se rendre sur la tablette gĂ©ante qui se trouve Ă cĂŽtĂ© de lâoeuvre, vous connecter Ă la wifi du centre commercial et prendre en photo le QR code indiquĂ© sur lâĂ©cran. Direction ensuite la High Line aka La CoulĂ©e Verte parisienne. Il sâagit donc dâune balade surĂ©levĂ©e mais pour ĂȘtre honnĂȘte jâai quelque peu Ă©tĂ© déçue par cette balade qui nâapporte concrĂštement pas de point de vue particulier. Retour ensuite Ă lâhĂŽtel et direction Beyond Sushi pour le diner, une chaine de sushi vegan. CâĂ©tait vraiment super bon et je vous recommande dây faire un tour ! En plus, avec les tempĂ©ratures quâil faisait, jâĂ©tais bien trop heureuse avec ma soupe miso ! JOUR 3 â TRIBECA, SOHO, BROOKLYN Pour cette troisiĂšme journĂ©e, nous sommes descendues cette fois dans le sud de Manhattan direction Little Italy, Soho et Tribeca, les 3 quartiers bobo/hipster chic/shopping de New York. Je vous prĂ©viens, il est absolument impossible de se rendre la bas sans craquer sur quelque chose. Jâen ai fait les frais plus dâune fois, au point mĂȘme que notre valise dĂ©passait le poids maximum autorisĂ© au retour ! Nous sommes donc arrivĂ©e de bon matin pour le petit dĂ©jeuner dans lâun des Ă©tablissements qui deviendra par la suite notre GQ. En 8 jours, nous y sommes retournĂ©es 4 fois! Cette adresse, câest Urban Backyard. Câest tout petit, mais si vous avez lâoccasion dây passer pour un cafĂ© et pour une patisserie, faite dont !! Nous nous sommes ensuite baladĂ©e dans ces 3 quartiers, sans but prĂ©cis exceptĂ© peut ĂȘtre le fait de trouver Staple Street. Une rue trĂšs new yorkaise dans laquelle se trouve un pont qui permet de passer dâun immeuble Ă lâautre. Il semblerait que lâappartement qui relie ces deux immeubles se soit vendus pour des millions de dollars ! Quand jây pense, cette journĂ©e fut peut ĂȘtre la plus riche en bonne adresse du sĂ©jour car pour le dĂ©jeuner nous avons Ă©tĂ© chez Good Thanks qui se trouve ĂȘtre un autre de nos coups de coeur! Ces oeufs brouillĂ©s au forme de rose Ă©taient tout simplement magiques. Simple, mais parfait! Le prix pique un peu, mais il faut absolument que vous y passiez! De mĂ©moire nous Ă©tions Ă 13⏠le toast avec un supplĂ©ment de 3/4$ pour lâavocatâŠ.hors charge, hors pourboire. Enfin, direction le pont de Brooklyn pour le sunset. Nous savions quâil y aurait un peu de monde, mais nous Ă©tions dans le coin et sait-on jamais les couleurs qui nous attendent! En novembre, le soleil se couche Ă 1630 donc ça fait des journĂ©es assez courte quâil faut optimiser au mieux! Au diner, direction le burger pas comme les autres Burger Joint ! Ce restaurant de burger est cachĂ© dans lâhĂŽtel Parker MĂ©ridien. Vous rentrez dans lâhĂŽtel et au fond du hall vous y trouverez un rideau rougeâŠVous passez derriĂšre et soudain, un restaurant de burger, avec de vieilles affiches collĂ©es au mur et une ambiance trĂšs jeune et dĂ©contractĂ©e. Essayez dây aller avant 20h pour ne pas attendre et avoir une place! Brooklyn Bridge JOUR 4 â BROOKLYN, GREEN POINT & TOP OF THE ROCK Ce matin, levĂ© 5h car nous sommes en route pour une mission sunrise sur le pont de Brooklyn ! Si vous ĂȘtes tentĂ©s par une telle aventure, prenez le mĂ©tro et rendez vous sur le pont cĂŽtĂ© Brooklyn. Attention, prĂ©voyez 10min de marche pour rejoindre le pont. Il y a trĂšs peu de monde en arrivant, mais trĂšs vite les joggers, bloggers et habitants commencent Ă arriver. Pour des photos, venez pour le sunrise. Si vous voulez simplement profiter du calme vous pouvez arriver un peu aprĂšs, ça reste aussi trĂšs agrĂ©able et le rĂ©veil piquera un peu moins đ Pour nous rĂ©chauffer nous sommes ensuite allĂ©e chez Butler coffee. Il se trouve juste en dessous du pont. Nâoubliez pas alors de Passer Washington Street et le long de la riviĂšre pour observer la vue dâen bas. Sunrise sur Brooklyn Bridge Sunrise sur Brooklyn Bridge Si vous ĂȘtes dans le coin Ă lâheure du dĂ©jeuner passez au Time Out Market. Il y a un large choix et quâest-ce que câest bon! De notre cĂŽtĂ©, nous sommes parties en direction de Green Point, un quartier encore industriel oĂč se trouve de nombreuses boutique de plantes, dâĂ©pices⊠beaucoup de concept store qui vous feront sentir autrement que comme un touriste le temps de votre balade. Peu de personnes connaissent lâexistence de ces petites boutiques. Pour le dĂ©jeuner, direction ensuite Alula CafĂ© ! Nous sommes enfin en mesure de comparer les prix des coffee shop entre Manhattan et Brooklyn. Dâaccord, je vois. La diffĂ©rence est bien lĂ ! CâĂ©tait plutĂŽt simple mais trĂšs bon si vous ĂȘtes de passage. Si vous nâavez pas envie dâun brunch vous pouvez Ă©galement vous rendre chez Maman quelques rues plus bas. Le lieu est absolument canon et la cuisine plus classique Soupe, Salade, avocado toast, grilled cheese, patisserie. Ah oui, je ne vous ai pas dit quâil sâagit dâune boulangerie française. On y a plus un chocolat chaud et Claudia sâest laissĂ©e tenter par un bagel au chaĂŻ qui apparemment Ă©tait divin. La veille nous avions rĂ©servĂ© nos ticket pour le Top of the Rock. Pour avoir une jolie vue sur New York vous avez deux choix Lâempire state building ou le top of the rock. Mais avouez que la vue est encore plus belle avec lâEmpire State Building devant vous, non? Câest tout lâintĂ©rĂȘt de ce rooftop et beaucoup lâont bien compris! Petite astuce, vous pouvez rĂ©server votre ticket en ligne en choisissant votre heure dâarrivĂ©e afin dâĂ©viter lâattente. Le prix augmente Ă partir de 15h pour le sunset mais le prix de 1450 est encore au tarif normal, soit 38$ par personne. Le prix peut sembler Ă©levĂ© mais la vue en vaut vraiment vraiment le coup. JOUR 5 â ROOSEVELT ISLAND & STATUE DE LA LIBERTE Pour cette nouvelle journĂ©e, nous sommes allĂ©es nous balader sur Roosevelt Island. Vous pouvez y aller soit en mĂ©tro, soit par le tĂ©lĂ©phĂ©rique qui part de Manhattan Le Roosevelt Island Tramway. Le dĂ©part est prĂ©vu toute les 15/20min et si vous avez optĂ© pour le mĂ©tro pass Ă la semaine, vous nâavez pas besoin de repayer un ticket de mĂ©tro. Lâile offre une superbe vue sur Manhattan et vous permet de sortir un peu de la folie de la ville une petite heure. Pour le dĂ©jeuner, direction Sweet Chick ! Impossible de se rendre Ă New York sans expĂ©rimenter la nourriture new yorkaise GĂ©nĂ©reuse et gourmande ! Et câest sur Sweet Chick que notre choix sâest portĂ© pour y tester la cĂ©lĂšbre Chicken Waffle avec du sirop dâĂ©rable. Un poulet organique et tendre, une gaufre gĂ©nĂ©reuse et croustillante, un sirop dâĂ©rable en illimitĂ©. VoilĂ , lĂ vous ĂȘtes dans le vrai! A ne pas louper lors de votre sĂ©jour ! Nous avons Ă©tĂ© Ă celui de Brooklyn mais il y en a un dans Manhattan Ă©galement. Une fois le repas terminĂ©, en route pour Staten Island Ferry ! Ce ferry direction Staten Island est gratuit ! Il part toutes les demi heure de la pointe de Manhattan et vous offre une jolie vue sur la statue de la libertĂ©. Une fois arrivĂ©e sur lâile, nous avons couru pour rattraper le ferry dans lâautre sens pour rentrer et Ă©viter dâattendre 30min de lâautre cotĂ©. Mais si vous avez le temps, vous pouvez y rester un petit peu. Voici encore une fois un article qui vous donnera des idĂ©es de choses Ă faire sur lâile. Pour le diner, direction Butcherâs Daughter, un restaurant vĂ©gĂ©tarien/vegan ! Claudia a optĂ© pour une salade cĂ©sar vegan et moi pour une pizza veggie avec une base de chou-fleur. CâĂ©tait trĂšs bon! Vous avez Ă©tĂ© nombreux Ă nous conseiller dây aller pour le brunch, mais nous avions dĂ©jĂ beaucoup Ă faire ! Pour le diner, câĂ©tait parfait! JOUR 6 â EAST VILLAGE & HELICOPTERE Nous avons dĂ©but dans un cafĂ© de quartier nommĂ© Saltwater et câĂ©tait vraiment trĂšs trĂšs bon. Jâai optĂ© pour un mocha et Claudia pour un chocolat chaud. Leur barista est une artiste! Nous nous sommes ensuite baladĂ© dans East Village, un petit quartier dans lequel il fait bon vivre, loin de la folie new-yorkaise encore une fois. Câest dâailleurs quelque chose qui mâa marquĂ© lors de notre sĂ©jour. En fait, New York câest pas si busy que ça ! Jâen ai ensuite profitĂ© pour passer chez Taiyaki NYC pour tester leur fluffy pancakes. Ils sont disponibles du Vendredi au Dimanche de 11h Ă 14h. Venez Ă 1030 pour ne pas avoir Ă attendre trop longtemps ensuiteâŠcar les pancakes nĂ©cessitent 15/20min pour ĂȘtre prĂ©parĂ©s! Jâai rejoint Claudia chez Eggshop oĂč nous avons dĂ©jeunĂ©. Câest Ă©galement une bonne adresse abordable si vous aimez les oeufs sous toutes leurs formes. EnfinâŠle moment tant attendu, celui de notre vol en hĂ©licoptĂšre au dessus de New York avec Flynyon . Malheureusement dĂ©solĂ©e de ne pas vous vendre que des paillettes dans cet article, mais mon expĂ©rience sâest mal passĂ©e. Sur 6 passagers, disons que jâai eu la place la plus compliquĂ©. Nous avions pris le vol porte ouverte et je me suis retrouvĂ©e sur le cotĂ©, face au vent. Autant vous dire que mes yeux sont restĂ©s fermĂ©s tout du long tant le vent Ă©tait violent et le froid tĂ©tanisant. Les autres passagers ont apprĂ©ciĂ©. Je vous recommanderais donc de prendre le vol porte fermĂ© pour Ă©viter tout incident. Je nâai pas non plus apprĂ©ciĂ© le service car en descendant de lâhĂ©licoptĂšre, personne ne mâa demandĂ© ce qui sâĂ©tait passĂ©. Tout le monde sâen fichait royalement et vu le prix de lâactivitĂ©, je ne trouve pas ça normal. Sans compter quâon vous demande dâarriver 2h Ă lâavance et quâil vous faut 1h30 de mĂ©tro pour vous y rendre ou payer un taxi ; puis payer la navette retour. AprĂšs, la vue au dessus de New York Ă©tait incroyable, de ce que jâai pu en voir Ă travers les photos surtout. 30min, câest rapide alors ouvrez grand les yeux si vous pouvez et profitez! Et pour finir sur une note plus joyeuse Vanessaâs Dumpling House. Retenez ce nom car ils Ă©taient dĂ©licieusement bons, et pas cher ! HonnĂȘtement je pense quâil sâagit du meilleur diner quâon ait eu ici. Vous voyez maintenant lâavantage de loger dans le sud de Manhattan dans le quartier de Bowery ? Vous avez des pĂ©pites comme celles ci Ă 10min de chez vous. JOUR 7 â LITTLE ITALY & WALL STREET DĂ©but de journĂ©e chez Happy Bones, notre deuxiĂšme coffee shop prĂ©fĂ©rĂ© aprĂšs Urban Backyard. Vous pouvez mĂȘme y choisir lâintensitĂ© de votre cafĂ©. Le banana bread aux pĂ©pites de chocolat Ă©tait aussi trĂšs bon! Puis direction Little Italy pour se balader et repasser ensuite par Soho pour refaire du shopping avant de nous rendre au mĂ©morial du 11 septembre en plein coeur de Wall Street. Nous avons pu y voir la World Trade Center ainsi que Ground Zero, le mĂ©morial du 11 septembre. Câest assez Ă©mouvant de voir ces Ă©normes fontaines autour desquelles sont inscrits les noms des victimes. LâentrĂ©e est gratuite alors vous devriez vraiment y faire un tour. Câest un devoir de mĂ©moire que je trouve important. Pour le dĂ©jeuner, pas de brunch aujourdâhui. Claudia mâa emmenĂ© chez Osteria Morini, un superbe restaurant italien oĂč nous avons pu dĂ©guster des incroyables pĂątes ! Le prix pique un peu Ă 24$ le plat de pĂątes, hors charge, hors tips mais il faut aussi savoir se faire plaisir de temps en temps en voyage. Si vous cherchez un restaurant italien, allez y les yeux fermĂ©s! Et pour vous faire plaisir nous sommes allĂ©s tester Shake Shack, le soit disant meilleur burger de New York. Alors oui, câest un bon fast food mais ça sâarrĂȘte lĂ đ. JOUR 8 â BUSHWICK, WILLIAMSBURG Pour notre derniĂšre journĂ©e entiĂšre Ă New York, nous avons bookĂ© une visite guidĂ©e avec New York en Français Ă la dĂ©couverte du Street Art Ă Brooklyn. Nous avons commencĂ© le tour dans le quartier d Bushwick Ă la dĂ©couverte des nombreuses oeuvres de Street Art. Ce qui est interessant aussi câest que mĂȘme les panneaux publicitaires sont en faite peints Ă la main pour se fondre dans la masse. Bushwich est un quartier de Brooklyn qui commence tout doucement Ă ce dĂ©velopper tandis que Williamsburg, qui lui ressemblait il y a 10/15 ans, est dĂ©sormais un quartier âhipsterâ trĂšs dĂ©veloppĂ© avec de nombreuses boutiques, cafĂ©s et restaurants. La visite a durĂ© prĂšs de 3h30 mais Ă©tait trĂšs complĂšte. Câest sympa aussi de pouvoir se renseigner sur lâhistoire de la ville! Si vous avez le temps je vous recommande dâen faire une. Il y a une visite Ă Brooklyn mais aussi Harlem, le Queens, East village⊠Toutes les activitĂ©s et visites sur leur site internet. En fin de journĂ©e, nous avons Ă©tĂ© faire des photos de nuit au Pont de Brooklyn et nous avons dinĂ© au Time Out Market ! A un de ces jours New York⊠Il mâaura fallu prĂšs de 25 ans pour venir aux Etats Unis mais je pense que câĂ©tait le bon moment ! En une semaine, nous avons vraiment eu le temps de faire tout ce que nous voulions faire, et Ă notre rythme ! Du temps pour les visites, du temps pour les cafĂ©s, du temps pour chiller ; une mĂ©tĂ©o assez fraiche mais un beau ciel bleu la plupart du temps. New York est une ville incroyable avec une Ă©nergie hors du commun oĂč les gens sont trĂšs accueillants et trĂšs sociables. On sây sent vite trĂšs bien. Merci Ă Claudia, du blog Amoureux Voyageux dâavoir partagĂ© ce sĂ©jour avec moi. Il nâest pas Ă©vident de trouver des personnes avec qui voyager, avec les mĂȘmes centres dâintĂ©rĂȘts, le mĂȘme rythme mais jâai dĂ©finitivement trouvĂ© en Claudia un vĂ©ritable alter-ego avec qui jâespĂšre repartir un jour đ
Decette façon, New Jeans crĂ©e une sensation de popularitĂ©, atteignant le sommet des charts quotidiens dans les 6 heures suivant la sortie de la source sonore.Le clip vidĂ©o prĂ©sentĂ© par New Jeans profite Ă©galement de la mĂȘme popularitĂ© comme source sonore. New Jeans a sorti un total de 8 vidĂ©oclips en promotion pour son premier album, et tous ont atterri
En 1986, le New York Times commande un Ă©ditorial Ă Martin Scorsese. Le cinĂ©aste rend un long papier, magnifique lettre adressĂ©e Ă New York. Une lettre d'amour, qui commence ainsi Je suis un type chanceux. J'ai fait le tour du monde, j'ai visitĂ© Ă peu prĂšs tous les endroits que je rĂȘvais de voir un jour. Il y a deux ans, je suis allĂ© en Chine, et en Russie. J'ai habitĂ© quelque temps Ă Rome, Ă Londres, et Ă Paris... Mais le centre du monde, c'est ici. New York. Il n'y a pas mieux sur Terre. Quoi que puissent proposer les autres villes dans le monde, quel que soit le mode de vie ailleurs, tout ici semble mieux, plus enrichissant, plus excitant. New York est la ville dĂ©finitive. Quand j'en suis Ă©loignĂ©, j'ai l'impression de rater quelque chose, parce que c'est ici que tout se passe. » Martin Scorsese, histoires de New York raconte cette histoire d'amour, Ă travers les 14 films new-yorkais du maĂźtre. Une histoire d'amour tumultueuse, passionnĂ©e, parfois déçue, tout le temps enflammĂ©e. MartinScorsese,histoires deNew York C'est le premier film Ă avoir montrĂ© vraiment qui Ă©taient les Italo-AmĂ©ricains. Who's That Knocking at My Door 1968 Who's That Knocking at My Door Peut-ĂȘtre le plus autobiographique des films de Martin Scorsese, Who's That Knocking at My Door est un miroir JR, le hĂ©ros campĂ© par Harvey Keitel, aurait tout aussi bien pu s'appeler MS, tant la ressemblance avec le jeune Martin Scorsese est manifeste. Les pĂ©ripĂ©ties, les personnages et les dĂ©cors sont directement inspirĂ©s de la vie du cinĂ©aste â deux des personnages portent le nom d'amis proches Joey et Sally Gaga et sa mĂšre fait, dĂ©jĂ , une apparition. Le tout tournĂ© dans les rues mĂȘmes qui ont vu grandir le rĂ©alisateur de Taxi Driver L'un des premiers plans de Who's That Knocking at My Door montre Mario, le boucher en face du 241 Elizabeth Street oĂč habitait ma grand-mĂšre. Le film s'ouvre donc sur le point de vue que j'avais enfant depuis ma fenĂȘtre, sur mon quartier ». Et dĂ©jĂ , comme dans Mean Streets cinq ans plus tard, Little Italy filmĂ© comme une cage, avec ses rues dont on ne s'Ă©vade pas. La vie des hĂ©ros, leurs bagarres et leurs beuveries, s'organisent autour des quelques rues qui quadrillent le quartier â Mulberry Street, Elizabeth Street, Mott Street. ArtĂšres qu'ils quittent rarement, et que Scorsese filme avec une prĂ©cision ethnographique Dans Little Italy, chaque block a sa propre bande. Aucune ne se ressemble ». Cette authenticitĂ© quasi documentaire prĂ©cipitera d'ailleurs la rencontre du cinĂ©aste avec l'un de ses acteurs fĂ©tiches C'est Brian De Palma qui m'a prĂ©sentĂ© Robert De Niro. Il avait remarquĂ© que j'avais tournĂ© un film sur son quartier â Who's That Knocking at My Door â mĂȘme si lui traĂźnait avec une bande diffĂ©rente de la mienne lui Ă©tait sur Broome Street, nous sur Prince Street. » Deux fois seulement, le film et son hĂ©ros prennent leurs distances avec Little Italy. Ă chaque fois, l'Ă©loignement est vĂ©cu comme une rĂ©volution. Une bouffĂ©e d'air frais lors de la rencontre avec the Girl », dans la gare maritime de Staten Island la camĂ©ra, aĂ©rienne et exaltĂ©e, quitte le bitume, multiplie les angles et filme enfin New York comme le lieu de tous les possibles. Une bouffĂ©e d'angoisse, plus tard, quand JR et deux amis s'Ă©chappent Ă Copake 150 km au nord de Manhattan Mais qu'est-ce qu'on fait dans un endroit pareil ? », s'interroge l'un d'eux, complĂštement dĂ©semparĂ©. On ne quitte pas si facilement les rues de son enfance. Mean Streets, j'y ai travaillĂ© si longtemps. C'Ă©tait si proche de moi que je savais au mot prĂšs ce que les personnages devaient dire, comment ils devaient s'habiller ou se mouvoir. Mean Streets, c'est un fragment de moi-mĂȘme. Mean Streets 1973 Martin Scorsese n'en a jamais fait mystĂšre Mean Streets est un film fait de souvenirs intimes, dans le droit fil autobiographique adoptĂ© pour Who's That Knocking at My Door. Il le revendique mĂȘme J'ai voulu nous mettre mes amis et moi-mĂȘme sur un Ă©cran, pour montrer comment nous vivions dans notre petit quartier de Little Italy. Un quartier fou, avec une ambiance qui n'Ă©tait pas sans rappeler Les Enfants du paradis ; et je voulais montrer cette fiĂšvre. La musique, le bruit, les bagarres. C'Ă©tait un tract, comme un geste anthropologique ». Des plans du home movie inaugural ont Ă©tĂ© tournĂ©s par son frĂšre en 1965, lors du baptĂȘme de sa niĂšce. Certains figurants sont des proches du cinĂ©aste. Johnny Boy Robert De Niro est inspirĂ© d'un ami de Martin Scorsese⊠Pour son troisiĂšme long mĂ©trage, le jeune cinĂ©aste ne s'Ă©loigne pas du quartier qui lui est familier. Il continue Ă filmer ce qu'il connaĂźt Little Italy, les blocks, les coins de rue qui l'ont vu grandir, Mulberry Street, Spring Street, Broome Street... La cathĂ©drale Saint-Patrick qui ouvre le film est ainsi le lieu de culte de son enfance, lĂ oĂč, au dĂ©but des annĂ©es 50, il va prier, Ă deux pas de son Ă©cole. Le film est indissociable de ces quelques allĂ©es, les personnages ne s'autorisant que de rares embardĂ©es en dehors de Little Italy une virĂ©e dans Greenwich Village qui tourne court Je suis pas fou ? Ramenez-moi d'oĂč je viens ! » et quelques instants au bord de l'Hudson River â qui semblent autant d'expĂ©ditions improbables. Mean Streets est un film purement new-yorkais, un double hommage, Ă son quartier mais aussi aux films de gangsters new-yorkais de la Warner. Et pourtant, la majeure partie des scĂšnes a Ă©tĂ© tournĂ©e en Californie. C'est Roger Corman qui co-finance le film ; pendant un temps, il essaie de convaincre Martin Scorsese de transposer le scĂ©nario Ă Harlem. Mais Scorsese refuse. Ce sera donc Los Angeles, pour des raisons budgĂ©taires. Ă force d'insistance, le cinĂ©aste, qui ne veut pas d'un Little Italy en carton-pĂąte, persuade la production de financer quelques jours de tournage Ă New York. Il arrache quatre jours, qui deviendront une semaine. Scorsese y tourne quasiment tous les extĂ©rieurs, les scĂšnes de rue, les scĂšnes sur les toits. Et les plans sur les portes d'entrĂ©e il a beau avoir essayĂ©, Scorsese ne trouve pas Ă Los Angeles de halls qui ressemblent Ă ceux de sa jeunesse. Tout y est trop large, trop propre. Scorsese filme donc Ă domicile. Mais le tournage est tendu. En 1972, Little Italy est toujours un coupe-gorge, une petite Naples au cĆur de Manhattan. Le rĂ©alisateur doit faire face Ă l'hostilitĂ© des petites frappes qui hantent les rues du quartier â et qui ont largement inspirĂ© le film â, mais aussi Ă celle des riverains, qui acceptent mal qu'un film au titre si nĂ©gatif se tourne dans leurs rues⊠Martin Scorsese filme pourtant Ă hauteur d'homme, sans jugement ni surplomb. Comme Federico Fellini dans Les Vitelloni, rĂ©fĂ©rence assumĂ©e, il veut juste raconter son quartier, ses amis, son Ă©glise Mean Streets, je n'ai jamais cru qu'il sortirait. Je me suis dit au moins, si un particulier trouve ce film dans vingt ans, il verra Ă quoi ressemblaient les Italo-AmĂ©ricains, et comment ils parlaient. J'ai Ă©tĂ© trĂšs surpris que les gens marchent. » C'est l'histoire d'un type du Middle West qui arrive Ă New York et qui conduit un taxi la nuit parce qu'il n'arrive pas Ă dormir. Pour lui, New York est surrĂ©el. C'est comme l'enfer. Taxi Driver 1975 Taxi Driver est un instantanĂ©. Un instantanĂ© de la ville au mitan des annĂ©es 70, en Babylone moderne, violente et pornographique. Loin du cocon familier de Little Italy, Martin Scorsese embarque sa camĂ©ra dans les ruelles sombres de Manhattan, comme hallucinĂ©, filmant dans une sorte d'Ă©tat onirique, comme quand on prend de la drogue ». Au dĂ©tour d'un plan, cadrĂ© ostensiblement, une enseigne nĂ©on clignote au milieu de la nuit. Un seul mot Fascination ». Tout est dit. On a du mal Ă l'imaginer aujourd'hui, mais il fut un temps envisagĂ© de tourner Taxi Driver sur la cĂŽte Ouest, Ă San Francisco. Y a-t-il pourtant plus new-yorkais que Taxi Driver ? De Park Avenue Ă Colombus Circle en passant par Times Square, du gĂ©nĂ©rique au carton final, la ville est de chaque plan. Je voulais que New York fĂ»t constamment prĂ©sent, jusqu'Ă devenir un personnage en soi. » Et de fait, il y a bien deux hĂ©ros dans le film Travis Bickle Robert De Niro et cette ville, hantĂ©e et fiĂ©vreuse, qu'il arpente au volant de son taxi. Une ville oppressante, tentaculaire, Ă l'atmosphĂšre presque irrespirable L'Ă©tĂ© du tournage, en 75, fut dramatique pour New York. Et cela se voit dans le film. Il faisait si chaud que l'on pouvait voir la violence planer dans l'air, on pouvait mĂȘme la sentir dans nos bouches ; et nous Ă©tions au milieu de cela. Il y a quelque chose Ă New York, une sensation qui imprĂšgne le sujet qu'on traite, et qui finit par affecter le comportement de vos personnages. Cette sensation â une sorte de bourdonnement â est indĂ©finissable, mais tous ceux qui vivent dans cette ville savent de quoi je veux parler. » TournĂ© en contrebande â Michael Chapman, le chef opĂ©rateur, raconte que l'ambiance Ă©tait alors tellement hostile qu'une bonne partie des scĂšnes de foule nocturne furent filmĂ©es clandestinement â, Taxi Driver fascine aussi par sa vĂ©racitĂ© presque documentaire. Quand Scorsese filme la jeune Iris Jodie Foster et Sport, son mac Harvey Keitel, il plante sa camĂ©ra Ă deux rues d'Union Square, haut lieu de la drogue et de la prostitution new-yorkaise des annĂ©es 70. La scĂšne d'embauche de Travis est tournĂ©e Ă Hell's Kitchen, dans un vrai dĂ©pĂŽt de taxi aujourd'hui disparu. Le plan iconique du film â qui servira Ă l'affiche â est, lui, tournĂ© dans une rue perpendiculaire Ă Times Square oĂč abondaient alors les cinĂ©mas porno eux aussi disparus. Scorsese ne triche pas, son New York ne ment pas. C'est lĂ que je vis, c'est lĂ que j'ai grandi. J'ai fait appel Ă mon expĂ©rience personnelle, Ă ce que j'ai pu observer en marchant dans la ville en tous sens, Ă des images qui Ă©taient restĂ©es gravĂ©es dans ma mĂ©moire. Je savais prĂ©cisĂ©ment oĂč trouver chacun de mes extĂ©rieurs. Je me suis d'ailleurs efforcĂ© d'ĂȘtre gĂ©ographiquement correct pour les trajets du taxi. Pour que ceux qui connaissent bien New York reconnaissent chaque rue, chaque intersection. » Ce souci d'exactitude braque mĂȘme les studios Sur le film, la rĂ©alitĂ© et la fiction en venaient Ă fusionner, on n'arrivait plus Ă distinguer nos figurants des passants. Pour la scĂšne de cafĂ©tĂ©ria entre Travis et Betsy, pour laquelle je voulais en arriĂšre plan Columbus Circle et toute son animation, il s'est mis Ă pleuvoir pendant quatre jours, et les raccords entre les plans sont devenus problĂ©matiques. Le studio exigea que je continue Ă tourner malgrĂ© tout, et me demanda de placer les acteurs devant un mur blanc. C'Ă©tait techniquement possible, mais on aurait perdu toute la vie environnante. J'ai failli arrĂȘter le film. » Moins autobiographique, le New York de Scorsese prend avec Taxi Driver une nouvelle dimension. Le cinĂ©aste n'y perd pas au change Quand on fait un film Ă New York, on obtient plus que ce que l'on demande. C'est ce que j'ai appris, lorsque j'ai tournĂ© Taxi Driver ». Raging Bull est un tournant. C'est le film de l'acceptation. Acceptation de qui je suis, et d'oĂč je viens. Avec ce film, je suis revenu vers mes parents, et eux sont revenus dans mes films. Raging Bull 1980 1978. Martin Scorsese est au plus bas. TerrassĂ© par l'Ă©chec de New York, New York, au plus mal physiquement, hospitalisĂ© pendant une semaine, Scorsese traverse une pĂ©riode de doute qui va jusqu'Ă lui faire remettre en cause le goĂ»t de tourner. De son propre aveu, ce sont les jours les plus terribles de sa vie. Il faut alors toute l'amitiĂ© et la force de persuasion de Robert De Niro pour lancer concrĂštement le projet de Raging Bull. Il est venu me voir et nous avons commencĂ© Ă parler de nos amis communs. Nous avions frĂ©quentĂ© le mĂȘme dancing, le Webster Hall â un club oĂč l'on dansait et se battait entre clans rivaux dans les annĂ©es cinquante. C'est lĂ que j'ai tournĂ© la scĂšne oĂč l'on voit Vickie danser avec des gangsters. » De Niro sait toucher la corde sensible le Webster Hall, c'est aussi l'endroit oĂč allaient danser les parents de Scorsese dans les annĂ©es vingt. Le passĂ©, la famille, les amis, le quartier aprĂšs une longue et Ă©puisante parenthĂšse californienne, Martin Scorsese revient donc filmer Ă New York comme on revient Ă la source, Ă la recherche de repĂšres familiers qui pourraient ranimer la flamme. La croix dans l'appartement, c'est celle de ma mĂšre. Vous l'avez dĂ©jĂ aperçue dans Who's That Knocking at My Door. La statue aussi. Pour la scĂšne du mariage, je me suis souvenu de celui de mes parents en 1933. Il faisait si chaud qu'il avait fallu tenir la rĂ©ception sur le toit ». Scorsese, malade le jour du tournage, confie mĂȘme la rĂ©alisation de la sĂ©quence Ă son pĂšre... C'est de la nostalgie pure », reconnaĂźt le cinĂ©aste, qui semble alors retrouver goĂ»t au cinĂ©ma en ravivant ses souvenirs. Car, si Raging Bull est un film Ăąpre, dur, il laisse aussi transparaĂźtre, au dĂ©tour de quelques scĂšnes intimistes, une forme de nostalgie affectueuse pour le New York de l'immĂ©diat aprĂšs-guerre. La fameuse piscine Ă ciel ouvert oĂč Vickie et Jake Ă©changent leurs premiers mots est filmĂ©e comme un havre de paix au milieu du dĂ©dale urbain. C'est lĂ aussi que sont tournĂ©s bon nombre des plans de l'intermĂšde en Super-8 qui fixent leurs rares moments de bonheur amoureux. Plus tard, Martin Scorsese filme le Copacabana â mythique club new-yorkais qu'il investira Ă nouveau dans Les Affranchis â Ă l'ancienne. Faste du dĂ©cor, faste des costumes, la reconstitution historique joue la nostalgie Ă double dĂ©tente Ă©vocation d'un cinĂ©ma disparu, celui des annĂ©es 40 et 50, mais aussi chromo d'un New York festif et joyeux que Scorsese met en scĂšne avec une exaltation renaissante. DĂ©jĂ Ă l'Ćuvre dans Mean Streets et Who's That Knocking..., la nostalgie prend ici un tour plus universel. Avec Raging Bull, Scorsese s'Ă©loigne par cercles concentriques de Little Italy, cĆur nuclĂ©aire de son cinĂ©ma. Il pose dĂ©sormais sa camĂ©ra dans Hell's Kitchen les extĂ©rieurs du premier appartement de Jake LaMotta, dans le Bronx Pelham Parkway pour les intĂ©rieurs de son second appartement ou Ă Union Square le Gramercy Gym oĂč s'entraĂźnent les deux frĂšres. Film aprĂšs film, Martin Scorsese dĂ©peint un peu plus que son quartier. Il se met Ă raconter sa ville. Je suis trĂšs sensible Ă la folie qui nous entoure, Ă tous ces incidents saugrenus, incongrus, que je surprends dans la rue. Et cette irrĂ©alitĂ©, je l'incorpore dans mes films. La Valse des pantins 1982 Martin Scorsese orchestre avec La Valse des pantins des retrouvailles nĂ©cessaires avec sa ville. C'est un film que tu pourrais tourner Ă New York, trĂšs rapidement. Tu ferais ce que tu veux », lui avait dit De Niro en lui faisant dĂ©couvrir le script, plusieurs annĂ©es auparavant. Scorsese, qui vient de faire quelques incursions en Californie pour achever certains extĂ©rieurs de Raging Bull, ne se fait pas prier DĂšs que cela a Ă©tĂ© possible, je suis retournĂ© Ă New York, pour y tourner La Valse des pantins ». Il se lance alors dans un tournage qui va vite se rĂ©vĂ©ler Ă©prouvant. La Valse des pantins est un film fĂ©brile. Pour Ă©viter une grĂšve des metteurs en scĂšne, les prises de vues dĂ©butent beaucoup plus tĂŽt que prĂ©vu. Les extĂ©rieurs, nombreux, compliquĂ©s Ă gĂ©rer, le placent d'emblĂ©e dans un climat de stress intense. Son idĂ©e maĂźtresse est pourtant trĂšs claire Je voulais faire deux choses, tourner aussi vite que possible, et surtout rĂ©duire mon style Ă quelque chose de trĂšs retenu, avec des plans trĂšs simples dans leur composition, crĂ©er une tension. » La Valse des pantins est un film qui dĂ©borde. Ă la logorrhĂ©e de Rupert Pupkin, son hĂ©ros nĂ©vrosĂ©, Scorsese fait rĂ©pondre le dĂ©ferlement de la foule. Celle des fans, d'abord sympathiques puis rapidement hostiles, qui attendent Jerry Langford aprĂšs sa prestation de stand-up. Celle des piĂ©tons dans Times Square, qui vaut des sueurs froides Ă toute l'Ă©quipe de tournage. Entre nous, c'Ă©tait vraiment chaotique. MĂȘme dangereux. La scĂšne oĂč Bob se bagarre avec Sandra Bernhard dans la rue a nĂ©cessitĂ© cinq jours de tournage. Je tournais toujours entre cinq et sept heures du soir, au Steadicam. Il y avait la foule des passants. Les gens s'en foutaient, ils dĂ©ferlaient sur nous, si bien qu'Ă un moment, dans les rushes, on perd Bob de vue et on l'entend dire "Je ne sais pas, je ne vois plus la camĂ©ra." Le tournage dans la ville, en plein New York, a Ă©tĂ© trĂšs difficile, Ă cause du trafic dans le centre et des gens qui se prĂ©cipitaient sur nous comme des vagues humaines. » La Valse des pantins est un film cannibale. Scorsese utilise New York et sa masse grouillante pour mieux mettre en relief l'isolement de ses personnages. Jerry et Rupert habitent dans des lieux solitaires, l'un dans son antre artificiel, l'autre dans un appartement froid oĂč le verre et la transparence sont maĂźtres. Pour ses intĂ©rieurs, Scrosese enfonce le clou en filmant le calme de bureaux aseptisĂ©s, en opposition Ă cette foule bruyante et vorace, aux anonymes innombrables d'un New York froid, propre et pressĂ©, qui avale ses stars, les broie et les recrache. Car face au duo Jerry Lewis / Robert De Niro, l'un des autres personnages est la Ville, qui est si vivante. » ExceptĂ© deux membres des Clash â clin d'Ćil du fondu de rock qu'est Scorsese â au dĂ©tour d'un plan, pas de figurants officiels. Juste la volontĂ© d'ancrer son histoire si fantasmatique dans le quotidien et le rĂ©el Les gens qu'on voit sont les vrais passants, ceux qu'on croise dans la rue. » Dans ce contexte, Rupert Pupkin avance obstinĂ©ment vers son but sortir de l'anonymat pour connaĂźtre enfin son heure de gloire. Mais il est englouti dans le flux et le reflux de la marĂ©e humaine, dont il essaie dĂ©sespĂ©rĂ©ment de s'extraire. Lorsqu'au sortir du Paramount Plaza, oĂč travaille son idole, il disparaĂźt Ă l'angle d'une rue, masquĂ© par des passants, il n'est plus qu'un homme dans la foule. Comme Larry Rhodes dans le film Ă©ponyme de Kazan, que Scorsese adore. Alors que Jerry, lui, peut se promener Ă pied dans New York tel un roi dans son jardin, il est reconnu, saluĂ©, on lui fait place. Rupert est aussi l'Ă©lĂ©ment perturbateur, celui qui agit Ă contre-courant, qui se joue des conventions sociales. Il fait des cabines tĂ©lĂ©phoniques de Times Square son bureau, interrompant la circulation naturelle qui veut qu'un quidam remplace l'autre. Rupert veut prendre la ville comme on assiĂšge une citadelle, et il retournera, dans une ultime scĂšne de bar, faire constater par ses pairs la validitĂ© de sa couronne. Un autre roi est nĂ©, longue vie au roi ! La chose la plus intĂ©ressante, c'Ă©tait d'utiliser l'arriĂšre-plan new-yorkais comme une sorte de puzzle chinois. After Hours1985 After Hours, ou le cauchemar urbain. Celui de Paul, informaticien de Madison Avenue Ă©garĂ© dans le dĂ©dale de SoHo, et peut-ĂȘtre par extension celui de Martin Scorsese, qui confesse sans fard Je hais SoHo. Je l'ai dit plusieurs fois. Je ne peux pas... » Le quartier n'est qu'Ă quelques rues de Little Italy. Pourtant, Scorsese jeune ne s'y aventure que tardivement. J'y Ă©tais peut-ĂȘtre passĂ© en voiture, une ou deux fois. Quand j'avais neuf ans, ma mĂšre m'y a emmenĂ© avec un ami, pour faire un tour, manger une glace, et nous sommes rentrĂ©s. C'est tout. Avant cela, je ne savais rien sur ce quartier, je l'ignorais. » DĂšs le gĂ©nĂ©rique, pourtant, on sent le rĂ©alisateur dans son Ă©lĂ©ment. Les codes scorsĂ©siens sont bien lĂ , tout comme les nĂ©ons des enseignes, le travelling fĂ©brile au milieu des bureaux... Et puis la nuit new-yorkaise. After Hours se tourne en six semaines, pendant lesquelles Scorsese prend un rĂ©el plaisir, palpable dans chaque plan. Plus Paul se perd, plus la tragi-comĂ©die s'imprĂšgne d'humour et de malice, avec en point d'orgue la scĂšne du Club Berlin. Scorsese, l'air fĂ©roce, y joue le grand ordonnateur pervers, magicien d'Oz moderne, manipulant un projecteur avec jubilation sur son hĂ©ros dĂ©routĂ©. Tout un symbole. La nuit d'errance aura pour seul cadre ce quartier hostile, dotĂ© d'une vie propre. Des rues dĂ©sertes, des bouches d'Ă©gout fumantes, un sol dĂ©trempĂ©, les rĂ©verbĂšres faiblards et leurs halos flous... Des bars de noctambules esseulĂ©s comme le Terminal Bar... Une faune nocturne Ă©trange et Ă©trangĂšre. MĂȘme les objets semblent agressifs. Ă l'enfermement du personnage rĂ©pond un quadrillage des rues prĂ©cis, symĂ©trique. Scorsese Ă©largit de nouveau son horizon, mĂȘme si le trajet de Paul recoupe parfois les escapades de Mean Streets ou les errances de Travis Bickle dans Taxi Driver. Ce qui domine, c'est surtout l'impression de tourner en rond. Scorsese joue. DĂ©taille les adresses dans les dialogues, dans un plan sur un flyer, sur une plaque. Enferme encore plus son personnage dans l'absurde lors de la sĂ©quence du mĂ©tro Ă la station de Spring Street. Il fait finalement sortir Paul du labyrinthe dans un trajet mĂ©morable, filmant scrupuleusement chaque panneau Hudson Street, 8th Avenue, Madison Avenue... Le yuppie a regagnĂ© son bureau, le cauchemar kafkaĂŻen peut s'arrĂȘter, et Scorsese retourner en terrain connu. Je ne voulais pas tourner le film en studio. Je tenais Ă ce qu'on voie, Ă ce qu'on ressente la ville Ă travers les fenĂȘtres. Une ville bien rĂ©elle, pas une toile peinte. ApprentissagesNew York Stories1989 Apprentissages New York Stories Ćuvre singuliĂšre dans la carriĂšre Martin Scorsese, Apprentissages est le premier segment d'un film Ă sketches co-rĂ©alisĂ© avec Woody Allen et Francis Ford Coppola le bien-nommĂ© New York Stories. Si les scĂšnes d'intĂ©rieur sont une fois encore tournĂ©es dans des rues familiĂšres L'atelier de Lionel, qui Ă©tait notre dĂ©cor principal, a Ă©tĂ© construit dans un entrepĂŽt de l'East Village, Ă quelques pas d'Elizabeth Street oĂč j'ai grandi. En face de la teinturerie pour laquelle travaillait mon pĂšre », le film se dĂ©roule lui un peu plus Ă l'ouest, Ă cheval sur Tribeca et SoHo. C'est la seconde fois, aprĂšs After Hours, que Scorsese y situe l'action de l'un de ses films. De son propre aveu, SoHo est un quartier que le cinĂ©aste a en horreur, mais c'est le scĂ©nario de Richard Price qui dicte ici le dĂ©cor Nick Nolte y campe un artiste, peintre renommĂ©, Ă©tabli dans l'un de ces lofts dont le quartier regorge. Les sorties des deux hĂ©ros Nolte et Rosana Arquette s'articulent donc autour des quelques rues qui entourent l'atelier, l'occasion pour Scorsese d'immortaliser un certain New York bohĂšme des annĂ©es 80. Parmi les hauts lieux de ce SoHo eighties Le Tunnel, mythique night-club new-yorkais sis dans une ancienne gare de fret, et dĂ©cor d'une scĂšne Ă©tonnante avec un tout jeune Steve Buscemi. Et The Odeon, bar ouvrier devenu branchĂ©, symbole de la gentrification doucement entamĂ©e par le quartier Ă la fin des annĂ©es 80. ManiĂšre dĂ©jĂ , pour le rĂ©alisateur, de prendre acte des changements sociologiques et urbains qui s'opĂšrent autour des rues qui l'ont vu grandir. Apprentissages est, de l'aveu mĂȘme du cinĂ©aste, un petit film ». Une rĂ©crĂ©ation, entre l'Ă©prouvant tournage de La DerniĂšre tentation du Christ et celui des Affranchis. Mais chez Scorsese, mĂȘme les parenthĂšses ont du sens. Les Affranchis m'a rappelĂ© ce que je ressentais enfant. Les caĂŻds faisaient partie de la vie courante dans notre quartier. Les Affranchis 1990 Les affranchis vivaient en cercle fermĂ©, mais ils aimaient sortir ». C'est Nick Pileggi, co-scĂ©nariste et auteur du livre qui a inspirĂ© le film, qui donne les clĂ©s des Affranchis ĂȘtre mafieux, c'est Ă la fois occuper l'espace et se cacher. Quadriller son territoire, le tenir, et repousser dans ses marges ce qui dĂ©range. C'est aller flamber dans les clubs et les restaurants de Brooklyn, et planquer maĂźtresses et cadavres dans le Queens tout proche. Une vie mi-flamboyante, mi-souterraine, que Martin Scorsese et Pileggi vont cartographier dans Les Affranchis avec la prĂ©cision de deux entomologistes. Pour Scorsese, pourtant, le paysage est inĂ©dit c'est la premiĂšre fois de sa carriĂšre que le rĂ©alisateur traverse l'East River et met le cap sur l'est de la ville Ce n'Ă©tait pas un monde que je connaissais aussi intimement que celui de Mean Streets, oĂč nombre d'incidents m'Ă©taient arrivĂ©s Ă moi ou Ă mes amis. Les personnages des Affranchis, je ne les ai pas connus. Cela se passe en dehors de Manhattan, Ă Brooklyn, Queens, Long Island. Le monde de Henry Hill est un monde diffĂ©rent du mien. » Henry Hill, c'est une adolescence Ă horizon restreint, faite de menus larcins perpĂ©trĂ©s dans les trois rues avoisinant sa maison d'enfance. Le jeune homme apprend le mĂ©tier au pied de chez lui. C'est un facteur molestĂ© devant le bureau de poste voisin, une Cadillac Ă garer sur le parking du coin, un caĂŻd blessĂ© Ă panser dans la pizzeria d'Ă cĂŽtĂ©... Scorsese filme cette sĂ©rie de rites initiatiques avec la prĂ©cision quasi documentaire dĂ©jĂ adoptĂ©e dans ses premiers films â et alors qu'il pourrait s'offrir n'importe quel extĂ©rieur dans New York, dĂ©niche ses dĂ©cors dans les rues du quartier. D'aucuns y verront une forme de pragmatisme, un souci d'Ă©conomie. On penchera plutĂŽt pour la prĂ©occupation, jamais dĂ©mentie, d'exactitude et de rĂ©alisme urbain qui anime le rĂ©alisateur depuis ses dĂ©buts puisque l'action s'est dĂ©roulĂ©e dans cette rue, pourquoi aller filmer ailleurs ? Et si les caĂŻds des Affranchis sont d'une autre Ă©toffe que ceux de Mean Streets et donc leur territoire plus Ă©tendu, la gĂ©ographie intime reste la mĂȘme chez Scorsese, on ne s'Ă©loigne pas de son fief. Faits d'incessants va-et-vient entre le cĆur et la pĂ©riphĂ©rie de Brooklyn, le film n'en sort qu'une fois, le temps d'une soirĂ©e dans Manhtattan, au Copacabana Je connaissais le Copacabana des annĂ©es cinquante pour y avoir vu ajouter des tables pour les clients de marque. Le Copacabana Ă©tait ce qu'il nous paraissait y avoir de plus sophistiquĂ©. Le Copacabana, c'Ă©tait la rĂ©compense. C'est d'ailleurs le seul moment du film oĂč Henry Hill et Karen sont vraiment heureux. » Manhattan, ce n'est donc que pour les grandes occasions. Le reste du film se cantonnera Ă Brooklyn. S'en Ă©loigner, ce serait dĂ©jĂ l'abandonner. Le film ne raconte au fond que ça. L'emprise d'une bande, au sommet de sa gloire, sur un territoire. Puis le maillage qui se dĂ©lite, au fil de sa chute. Ă un moment rois de la ville, les affranchis » se retrouvent Ă la fin du film comme vomis hors de leur ancien fief, repoussĂ©s dans ses marges. C'est Tommy, assassinĂ© dans une banlieue quelconque de South Brooklyn. C'est Jimmie Conway, qui se fait discret du cĂŽtĂ© des docks de Red Hook. Ce sont les corps des anciens complices, dissĂ©minĂ©s au quatre coins de New York dont Frankie Carbone, retrouvĂ© dans un camion rĂ©frigĂ©rĂ© au fin fond du Meatpacking District, Ă Manhattan. C'est enfin, et surtout, Henry Hill, autrefois prince de la ville, relĂ©guĂ© au rang de citoyen lambda, dans un suburb ordinaire Tout est fini. C'est ça qu'il y a de plus dur Ă vivre. Il ne se passe plus rien. Il faut attendre, comme tout le monde... Impossible mĂȘme de manger correctement Ă peine arrivĂ© ici, j'ai commandĂ© des spaghetti sauce marinara, et tout ce que j'ai eu, c'est des nouilles au ketchup. Je suis devenu un anonyme moyen, et je vais devoir finir ma vie comme un schnock. » New York est bien affaire de territoires, que l'on conquiert, que l'on dĂ©fend, que l'on perd, aussi. Avec ses quartiers, comme autant de signes d'appartenance et de reconnaissance sociale. C'est un grand thĂšme scorsesien. Et ce sera, quelques annĂ©es plus tard, le grand sujet de Gangs of New York. Je suis fascinĂ© par l'histoire de la ville de New York. L'une des choses qui m'a le plus intĂ©ressĂ©, c'est la maniĂšre dont la ville a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e. Le Temps de l'innocence 1993 Le Temps de l'innocence, c'est la peinture ciselĂ©e d'un monde disparu, le New York des annĂ©es 1870, que Martin Scorsese recrĂ©e avec mĂ©ticulositĂ©. En adaptant le roman d'Edith Wharton, il plonge Ă la fois dans le passĂ©, et dans un milieu qui lui est Ă©tranger. Du moins Ă premiĂšre vue. Ils portent des costumes d'Ă©poque, mais leur comportement n'est pas si diffĂ©rent de celui de mes gangsters ». Scorsese dĂ©place donc ses personnages dans le temps, mais continue Ă traiter de la violence. Violence larvĂ©e, celle des Ă©motions, des passions, violence d'une sociĂ©tĂ© dont les bonnes maniĂšres, l'apparence et les carcans sociaux sont le credo, une tribu comme les autres, avec ses mĆurs et ses rituels ». DerriĂšre le mĂ©lodrame et l'hommage aux films en costume, c'est le Scorsese anthropologue qui tient la camĂ©ra. Qui revendique son travail de reconstitution On s'est documentĂ© sur tous les lieux qu'a connus Edith Wharton Ă New York. » C'est Ă Troy, Ă quelque 250 km au Nord, que Dante Ferretti reconstitue les dĂ©cors de l'Ă©poque. Mais aussi Ă Paris, pour l'Ă©pilogue du film, et Ă Philadelphie, pour les extĂ©rieurs de l'AcadĂ©mie de musique de Broadway, autrefois sise entre Irving Place et la 14e rue. Sans pour autant perdre l'esprit de la ville et de son aristocratie guindĂ©e, l'atmosphĂšre des hĂŽtels particuliers de la 5e Avenue, du Jardin botanique ou de Gramercy Park. Je savais que le dĂ©cor jouerait un rĂŽle important dans cette histoire pas seulement parce qu'il s'agissait d'un film d'Ă©poque, mais parce que je voulais signifier Ă quel point toute cette opulence avait fini par ĂȘtre une prison pour les personnages principaux du film. » Comme un symbole, la maison de Mrs. Mingott, isolĂ©e, plantĂ©e dans la boue d'un Central Park dĂ©sertique. Cette maison m'a toujours intriguĂ©. J'aime l'idĂ©e de l'aspect que pouvait avoir New York quand elle a commencĂ© Ă devenir une mĂ©tropole, avec cet unique hĂŽtel particulier perdu au milieu de nulle part. ». Comme un symbole encore, au dĂ©tour d'un plan furtif dans la gare de Jersey City, un couple de vieux Ă©migrants, incarnĂ©s par Catherine et Charles Scorsese, les parents du cinĂ©aste. Le Temps de l'innocence tient largement sa place dans le travail d'historien de la ville, de sa ville, que Scorsese bĂątit de film en film. C'est aussi une forme de prĂ©ambule Ă la reconstitution qu'il livrera plus tard dans Gangs of New York. Il est devenu trĂšs difficile de tourner Ă New York. On a affaire Ă la police, au maire, aux responsables de la circulation. Il y a tout un carcan de rĂ©glementations, de contraintes horaires... Un monstre bureaucratique. Ă tombeau ouvert 1999 1999. Ă l'exception de quelques prises de vue pour Le Temps de l'innocence, Scorsese n'a pas tournĂ© dans sa ville depuis Les Affranchis en 1989. C'est donc un New York transformĂ© qu'il va mettre en scĂšne dans Ă tombeau ouvert. D'emblĂ©e, il annonce la couleur, avec une phrase en exergue film The takes place in New York City ». PrĂ©cision Ă premiĂšre vue superflue, puisqu'il y tourne depuis les annĂ©es soixante... Sauf qu'ainsi, on entre de plain-pied dans le rĂ©el. Et en ajoutant, dans un second temps seulement In the early 90s », c'est comme s'il rattrapait un retard de dix ans. Il est temps pour lui de documenter ces annĂ©es, qu'il a regardĂ© passer de trop loin, et de complĂ©ter la cartographie qu'il dresse de New York depuis ses dĂ©buts. Ă tombeau ouvert, c'est un rendez-vous avec des fantĂŽmes. Ceux qui poursuivent Frank, l'ambulancier en burn-out hantĂ© par les vies qu'il n'est pas parvenu Ă sauver. Ou ceux d'une ville en perpĂ©tuelle mutation On ne reconnaĂźt mĂȘme plus les putes ! », dĂ©plore l'un des personnages. Les dialogues mĂȘmes rĂ©pĂštent le mot fantĂŽme » plus d'une quinzaine de fois. Les corps et les Ăąmes que Frank tente de rĂ©animer nuit aprĂšs nuit vivent, survivent, comme des zombies. Ce ne sont plus des ĂȘtres humains. J'ai essayĂ© de suggĂ©rer ce qui se passe dans la tĂȘte de Frank en jouant avec la narration en voix off et avec l'imagerie hallucinatoire de la ville ». Halos de lumiĂšre, fumĂ©es, brouillard, flous, visions dĂ©lirantes, lumiĂšres verdĂątres, ralentis... Ă travers le regard usĂ© et dĂ©sabusĂ© de Frank, Scorsese souligne le glauque, le sordide. La fatigue, les ravages de la drogue. Et la mort qui rĂšgne dans l'enclave de Hell's Kitchen, qui colle Ă ses habitants. Scorsese fait dire Ă son hĂ©ros, comme un prolongement de son propre vĂ©cu C'Ă©tait le quartier oĂč j'avais grandi, celui oĂč je travaillais le plus. Et j'y croisais plus de fantĂŽmes au mĂštre carrĂ© que nulle part ailleurs ». Plan aprĂšs plan, Scorsese dĂ©nonce en fait une rĂ©alitĂ© que la municipalitĂ© ne parvient pas Ă enrayer Les journaux new-yorkais ont vu un film d'Ă©poque parce qu'ils pensent qu'on ne voit plus de pauvres et de sans-abris dans la rue. Tant mieux pour eux si ça peut les rassurer, mais c'est faux. Le maire et les agents du gouvernement peuvent retirer les pauvres de la rue, ils continuent Ă subsister dans des abris insalubres, et la vie est toujours aussi dure pour eux. La prĂ©tendue restauration de New York depuis huit ans n'est qu'une opĂ©ration de cosmĂ©tique. MĂȘme si c'est vrai que la ville est un peu moins dangereuse. » C'est lĂ toute l'ambiguĂŻtĂ© du travail de l'Ă©quipe de Rudolph Giuliani, que pointe sans indulgence Ă tombeau ouvert. Mais Scorsese aussi a changĂ©. Elle est loin, l'effervescence de Taxi Driver Je ne suis plus un jeune homme, donc c'est un peu plus difficile pour moi de battre la semelle dans les bas quartiers. C'Ă©tait moins pĂ©nible Ă l'intĂ©rieur de l'hĂŽpital Bellevue, oĂč notre dĂ©cor Ă©tait amĂ©nagĂ© dans une aile dĂ©saffectĂ©e. Mais, lĂ encore, on tournait de nuit, et passer 15 ou 16 heures d'affilĂ©e dans la salle des urgences n'est pas trĂšs plaisant. » La fatigue se fait plus facilement ressentir, et le tournage de nuit pose des problĂšmes pratiques Le plus stressant, ce fut la logistique liĂ©e Ă l'Ă©clairage des rues. Chaque coin de rue a son Ă©clairage propre et aussi ses acteurs et figurants mĂȘlĂ©s aux passants. Dans ces conditions, un simple plan d'ambulance peut devenir un cauchemar. » Alors, au milieu de cette agitation, devant et derriĂšre la camĂ©ra, Scorsese s'offre, en mĂȘme temps qu'Ă son personnage et au spectateur groggy, quelques instants de rĂ©pit, la propretĂ© aprĂšs la fange. D'abord une accalmie au bord de l'Hudson, entre deux missions. Ensuite, lorsque aprĂšs les sirĂšnes furieuses, les cris, l'hĂŽpital survoltĂ©, Frank rentre chez lui au petit matin la rue presque dĂ©serte paraĂźt plus propre, plus calme, et la camĂ©ra s'Ă©lĂšve, comme apaisĂ©e, vers le ciel, dans une respiration nĂ©cessaire. Une parenthĂšse, seulement, car Scorsese montre une ville destructrice. Mary Ă Frank Cette ville peut vous tuer si vous n'ĂȘtes pas assez fort ! » RĂ©ponse Non, elle ne fait aucune diffĂ©rence. Elle attaque tout le monde. » New York est une prĂ©datrice, vĂ©nĂ©neuse, qui ensorcelle par l'illusion d'une beautĂ© Ă©ternelle. Ainsi Cy, le dealer, blessĂ© sur son balcon, prend le temps de regarder la skyline et de crier J'aime cette ville ! » Une scĂšne de tournage mĂ©morable Il Ă©tait embrochĂ© au vingtiĂšme Ă©tage d'un HLM de Manhattan Ă 4h30 du matin avec un cirque infernal Ă ses pieds. Ăa, c'est New York tout crachĂ©. » Une ville dĂ©mentielle, mais aussi gĂ©nĂ©reuse L'avantage, c'est que si j'ai besoin d'un plan d'ambulance tournant au coin d'une rue, j'ai un choix quasi illimitĂ© d'intersections. Si je n'ai pas le temps de faire le plan ce soir-lĂ , je peux toujours le rattraper trois jours plus tard, quelques pĂątĂ©s plus loin, sans avoir Ă dĂ©placer toute la production. » Ă tombeau ouvert est un regard honnĂȘte sur New York. Un constat, ni amer, ni dupe, mais affectueux, qui rĂ©affirme finalement tout l'amour nostalgique qu'il porte Ă sa ville. C'est lĂ qu'on peut observer la condition humaine. Quels que soient les efforts du maire actuel, c'est toujours une jungle. Et je l'aime, cette jungle ! » C'est ma fascination pour le vieux New York qui m'a amenĂ© Ă passer deux annĂ©es Ă réécrire Gangs of New York. Ă l'Ăąge de 9 ou 10 ans, je vivais dans le Lower East Side, et quand je traversais le Bowery, ou me rendais Ă l'ancienne cathĂ©drale Saint-Patrick ou Ă mon Ă©cole catholique proche, j'Ă©tais dĂ©jĂ conscient que les fantĂŽmes m'entouraient. Gangs of New York 2002 Gangs of New York, ou les entrailles de la bĂȘte. La scĂšne inaugurale, toute en caves et en souterrains, donne Ă voir un New York viscĂ©ral, grouillant, vivant, dont Martin Scorsese filmerait les artĂšres impĂ©tueuses. Nous sommes en 1846, chaque rue, chaque quartier, est le théùtre de batailles sanglantes. Des guerres de territoires, fomentĂ©es dans les sous-sols de la ville, qui racontent une naissance au forceps Ă l'Ă©poque de Gangs of New York, le pays Ă©tait encore en train de naĂźtre. Et il se trouve que l'accouchement avait lieu Ă New York. C'est ce qui m'avait attirĂ© Ă l'origine, cet enfantement, ces combats d'oĂč est nĂ©e une nation d'un type nouveau. Si le melting pot ne rĂ©ussissait pas Ă New York, il ne rĂ©ussirait nulle part en AmĂ©rique. Le combat n'est du reste pas terminĂ©. Ce pays est toujours dans les affres de l'accouchement, avec tous les conflits que cela implique. » Pour raconter cet avĂšnement, Martin Scorsese reconstitue â Ă CinecittĂ â le quartier de Five Points, dont les contours Ă©pousent pour partie la Little Italy de son enfance. MĂȘme 150 ans en arriĂšre, le rapport du cinĂ©aste Ă l'Histoire reste donc familier. Familial. Bill Cutting Daniel Day Lewis Mulberry Street... et Worth... Cross et Orange... et Little Water. Chaque rue des Five Points est un doigt. Quand je ferme la main, elles se transforment en poing. » Mulberry Street, donc. La parallĂšle de Mott Street, que frĂ©quentait le jeune Martin quand il se rendait Ă la cathĂ©drale Saint-Patrick C'est lĂ , sans doute, que j'ai ressenti pour la premiĂšre fois les vibrations de l'Histoire. J'y ai passĂ© pas mal de temps quand j'avais 8 ou 9 ans. Je suis allĂ© dans le cimetiĂšre la nuit. J'ai remarquĂ© que les noms sur les tombes n'Ă©taient pas italiens. Puis j'ai entendu parler de l'archevĂȘque Hughes, une grande figure catholique des annĂ©es 1840-60 qui rallia la CongrĂ©gation pour dĂ©fendre l'Ăglise contre un groupe nativiste. Tout cela a dĂ» stimuler mon imagination. Cette section du bas de Manhattan me fascinait, avec ses rues pavĂ©es, ses vieux murs, tout ce que Saint-Patrick reprĂ©sentait. » Production gigantesque, Gangs of New York continue donc de travailler une des questions intimes du cinĂ©ma de Scorsese Little Italy comme un berceau, le quartier comme un village. Mais aussi New York comme autant de territoires Ă conquĂ©rir et Ă dĂ©fendre. Film en costumes, Gangs of New York distille paradoxalement un discours plus contemporain, et plus politique que dans les autres films new-yorkais du cinĂ©aste. Scorsese appuie lĂ oĂč ça fait mal malgrĂ© tous les efforts des diffĂ©rents maires de la ville, personne ne pourra en effacer l'Histoire, faite de massacres et de xĂ©nophobie. Le melting pot a Ă©tĂ©, et reste, une marmite prĂȘte Ă dĂ©border. Gangs of New York raconte une Ăšre prĂ©historique, comme l'Angleterre des tribus celtiques. C'est aussi l'Ăšre de Tammany Hall et de la corruption politique. L'Ă©poque de l'"AmĂ©rique aux AmĂ©ricains", c'est-Ă -dire aux Anglo-Saxons. Le discours dominant Ă©tait anti-immigrant, anti-irlandais, anti-catholique. Aujourd'hui, on veut nous faire croire que New York est une ville pacifiĂ©e. Rudolph Giuliani, l'ancien maire, a fait beaucoup pour imposer cette idĂ©e, mais New York est encore une jungle oĂč les gens se battent pour survivre, pour avoir un peu d'espace et de libertĂ©. Gangs of New York parle de ce monde, sur le point d'exploser. » Un monde que les New-Yorkais dĂ©couvrent en salles en dĂ©cembre 2002, un an aprĂšs les attentats du World Trade Center. Meurtrie, rĂ©conciliĂ©e dans le deuil et la cĂ©lĂ©bration mĂ©lancolique de sa grandeur, New York n'en reste pas moins une ville dont les fondations reposent sur un monceau de cadavres et de reliques honteuses, semble rappeler le cinĂ©aste. Amsterdam Vallon Leonardo DiCaprio Ce n'Ă©tait pas une ville. Mais une fournaise, sur laquelle serait bĂątie, un jour peut-ĂȘtre, une ville. » Le dernier plan du film, formidable condensĂ© de 150 ans d'Histoire, dit tout de ce paradoxe qui hante la ville. New York est une ville que l'on peut essayer de dĂ©finir avec de nouveaux adjectifs Ă chaque fois. New York impose toujours son caractĂšre Ă un film. On ne peut pas la relĂ©guer en toile de fond, inerte. Elle ne fait jamais office de simple dĂ©cor. C'est un terrain de charme et d'Ă©nigmes. Elle est Ă©pouvantable, magique, vulgaire... Le Loup de Wall Street 2013 Bien qu'il porte explicitement un titre new-yorkais », Le Loup de Wall Street ne s'inscrit pas tant dans le cĆur de la ville que dans un rapport de va-et-vient entre la citĂ© et sa pĂ©riphĂ©rie. En ce dĂ©but des annĂ©es 2010, le New York qui a vu naĂźtre Martin Scorsese n'existe plus et le film se fait le reflet d'une partie du regard nouveau que porte le cinĂ©aste sur sa ville. Via l'odyssĂ©e de Jordan Belfort, Scorsese Ă©crit en creux une histoire du New York des annĂ©es 90. Plus de ruelles sombres desquelles n'Ă©mergent que la flamboyance des nĂ©ons, plus de faune nocturne. La ville est dĂ©sormais faite de bĂ©ton et de verre, nettoyĂ©e, aseptisĂ©e. Théùtre d'une violence devenue sourde, les loups de la finance y ont remplacĂ© les chiens sauvages. Jordan Belfort entame son ascension au pied du saint des saints pour l'apprenti trader qu'il est le New York Stock Exchange. C'est au restaurant panoramique de la Rotschild que les ficelles du mĂ©tier lui sont dĂ©livrĂ©es par un Matthew McConaughey en transe. En fond, la ville, offerte, ne demande qu'Ă se laisser conquĂ©rir par celui qui n'est encore qu'un louveteau, mi-enfant, mi-boy-scout. Contraint de quitter le cĆur de la ville suite au krach de 1987, c'est de l'extĂ©rieur qu'il entamera son come-back par une plus petite porte, davantage Ă sa mesure d'alors. Les immeubles aux dimensions vertigineuses qu'on ne peut saisir qu'en contre plongĂ©e cĂšdent leur place aux restaurants cheap et aux garages miteux. Ă la verticalitĂ© de Manhattan s'oppose l'horizontalitĂ© d'une proche banlieue terne et vulgaire. LancĂ© sur la voie d'un succĂšs cĂ©lĂ©brĂ© dans une villa cossue sur la cĂŽte nord de Long Island, c'est en triomphateur que Jordan revient au cĆur de New York. La ville exhibe alors ses atours les plus luxueux comme autant de symboles de rĂ©ussite. Jordan enterre son ancienne vie en officialisant sa relation avec la sculpturale Naomi au pied de la Trump Tower et installe sa duchesse dans un penthouse depuis lequel le regard embrasse une ville qui aujourd'hui lui appartient. La demande en mariage formulĂ©e au Four Seasons se concrĂ©tisera hors de la ville, Ă Oyster Bay, inaugurant ainsi une nouvelle Ă©tape du parcours de Jordan, vers un nouveau territoire Ă la mesure du chef de meute qu'il est devenu. Manoir gigantesque, country club fastueux, le troisiĂšme Ăąge de la vie de Jordan est celui d'une dĂ©mesure que Manhattan ne peut plus contenir. C'est dans la North Cove Marina oĂč est arrimĂ© le yacht de Jordan qu'ont pris racine les germes de sa destruction. Elle s'accomplira sur le tarmac de l'hĂ©liport de Chelsea. La ville a dĂ©truit celui qui s'est laissĂ© griser par ses lumiĂšres aveuglantes. Icare s'est heurtĂ© Ă la skyline new-yorkaise. 2015. Pour la premiĂšre fois depuis Mean Streets, Martin Scorsese revient Ă Little Italy, sur les lieux de son enfance et de ses premiers tournages. Il y tourne Vinyl », sa nouvelle sĂ©rie tĂ©lĂ© pour HBO. Et rĂ©pond aux questions de Kent Jones, pour la CinĂ©mathĂšque française. Comment New York a-t-il changĂ© ? New York est tout le temps en train de changer. C'est comme la vieille blague Ă propos de la Rome antique Ce sera une ville magnifique quand ils arrĂȘteront de la construire ! » La ville oĂč j'ai grandi n'existe plus. Heureusement, au lieu d'ĂȘtre rasĂ©, au lieu d'ĂȘtre dĂ©truit, ce quartier de Downtown â Elizabeth Street, Mott, Mulberry, Houston â, a Ă©tĂ© reconstruit d'une certaine maniĂšre, et certains vieux immeubles sont encore debout et les gens y vivent encore. Est-ce qu'on peut appeler cela une gentrification ? Oui, ce qui veut simplement dire que nous n'y sommes plus Ă notre place. » J'y suis allĂ© l'annĂ©e derniĂšre, je filmais l'Ă©pisode pilote d'une sĂ©rie sans titre pour HBO sur le rock and roll, et bien sĂ»r, ah ! C'Ă©tait juste incroyable, il y a eu une dispute et un jeune homme trĂšs agressif s'est mis Ă hurler "Nous sommes tous des ĂȘtres humains ici, vous ne pouvez pas penser qu'Ă tourner votre film !" Parce que nous avions tous nos vĂ©hicules, nous filmions et gĂȘnions tout le monde. Ce jeune homme ne pouvait pas comprendre que ma mĂšre et mon pĂšre avaient vĂ©cu Ă peine plus loin, que c'Ă©tait lĂ que j'allais jouer. Que Mean Streets s'Ă©tait passĂ© au coin de cette rue, qu'untel avait Ă©tĂ© tuĂ© dans un club associatif du quartier â qui est devenu maintenant une friperie, ou plutĂŽt une boutique vintage... » Il n'y avait pas moyen d'expliquer Ă ce gamin, qui ne venait Ă©videmment pas de lĂ , que moi je venais de lĂ . Que c'Ă©tait chez moi, mais que ce n'est plus chez moi. Et que j'Ă©tais en train de tourner dans Jersey Alley, l'endroit oĂč nous venions jouer enfants. LĂ mĂȘme oĂč, aprĂšs avoir vu La PrisonniĂšre du dĂ©sert, nous nous amusions Ă rejouer les scĂšnes du film... » Extraits des films Who's That Knocking at My Door â Martin Scorsese, 1968 © Warner Bros. Mean Streets â Martin Scorsese, 1973 © Warner Bros. Taxi Driver â Martin Scorsese, 1973 © Columbia Pictures Raging Bull â Martin Scorsese, 1980 © UIP La Valse des pantins â Martin Scorsese, 1983 © Embassy International Pictures After Hours â Martin Scorsese, 1985 © Warner Bros. New York Stories â Martin Scorsese, 1988 © Warner Bros. Les Affranchis â Martin Scorsese, 1989 © Warner Bros. Le Temps de l'innocence â Martin Scorsese, 1992 © Columbia Pictures Ă Tombeau ouvert â Martin Scorsese, 1999 © Walt Disney Company Gangs of New York â Martin Scorsese, 2000 © Miramax Le Loup de Wall Street â Martin Scorsese, 2013 © Metropolitan Film Export Bibliographie Collectif, Martin Scorsese, Silvana Editoriale / La CinĂ©mathĂšque française, 2015 Thierry Jousse, Thierry Paquot, La Ville au cinĂ©ma, Ăditions Cahiers du cinĂ©ma, 2005 Patricia Kruth, Figures filmiques les mondes new-yorkais de Martin Scorsese et Woody Allen, ANRT, 2000 David Thompson, Ian Christie, Scorsese on Scorsese, Faber and Faber, 1989 Michael Henry Wilson, Martin Scorsese, Ăditions Cahiers du CinĂ©ma / Centre Pompidou, 2005 Cahiers du CinĂ©ma, n° 500, mars 1996
Description New York, 1858. Ayant quitté sa Pologne natale pour améliorer son sort, Youssef débarque en Amérique pour y conduire des affaires dans les ports animés de la métropole. Mais sans tarder, il est confronté à la famille Janssens, de véritables tyrans qui exercent une domination impitoyable sur Manhattan.
La premiĂšre fois, câĂ©tait NYC en plein Ă©tĂ©. On nous avait dit Vous allez mourir de chaud ! », et finalement, 25 degrĂ©s, au top, câĂ©tait gĂ©nial ! DeuxiĂšme fois, câĂ©tait NYC pour Halloween. On nous a dit Oula, partir avec un bĂ©bĂ©, Ă cette Ă©poque, il peut dĂ©jĂ faire froid ! ». Finalement, on sâen est sorti et il a pas vraiment fait froid ! Cette fois, New York en hiver, post pĂ©riode de tempĂȘtes, on nous a rien dit ! Je pense que câest pas vraiment une pĂ©riode oĂč les gens partent Ă NYC. Dâailleurs, câest parce quâon a choppĂ© une promotion Air France quâon est parti Ă cette date ! Puis on sâest dit Oulala ça va cailler ? ». On a pas regrettĂ© parce quâon savait quâon verrait peut-ĂȘtre NYC sous la neige ⊠un rĂȘve ! Quelques temps avant, on scrutait les tendances mĂ©tĂ©o. Le fait est quâĂ cette saison, ca peut aussi bien ĂȘtre froid glacial Ă -10/-20, neige et tempĂ©rature Ă 0, soleil et tempĂ©rature Ă 10. Et en plus, ça peut varier dâun jour Ă lâautre ! Du coup, il faut vraiment parer Ă tout type de temps, mais hivernal quoiquâil arrive ! Et je ne recommanderais pas de visiter NYC Ă cette pĂ©riode avec un bĂ©bĂ© ou de jeunes enfants ! Dâailleurs, on est pas passĂ© loin de la grosse tempĂȘte de dĂ©but fĂ©vrier et a Ă©tĂ© glaciale ! LUTTER CONTRE LE FROID Câest simple. On ne part pas Ă New York en hiver au hasard, en baskets et perfecto ! On a vraiment eu trĂšs froid ! Neige et 0 degrĂ©s les premiers jours. Grand soleil, vent glacial et -5 degrĂ©s les derniers jours ! Et je sais que câest tombĂ© Ă -10 degrĂ©s les jours suivants. Croyez-moi, quand on passe la journĂ©e dehors ou 2h sur le Top of the Rock, câest indispensable dâĂȘtre hyper bien Ă©quipĂ© ! MES INDISPENSABLES Un sous-pull Ă 5⏠!ou body 17⏠en ce moment en promo ! technique qui garde la chaleur. Le body, câest top pour ĂȘtre toujours bien couverte dans le dos. Un jean. Oubliez les collants, et pourrant jâadore les robes et les jupes ! Des vrais pulls. Pas des matiĂšres type coton/viscose/polyester mais de vrais pulls en laine, en mohair, en laine mĂ©rinos. Avec le froid et le fait de porter un sous-pull, on ne transpire pas, on peut porter un pull 2-3 jours sans problĂšmes, pas besoin de se surcharger. Des chaussettes chaudes car câest toujours par les extrĂ©mitĂ©s quâon se refroidit ! Des gants chauds si vous ĂȘtes frileux des mains. Jâen ai peu mis hormis les derniers jours mais ils nâĂ©taient pas top. des Moon Boots ou autres, le tout est dâavoir des chaussures Ă©tanches ET chaudes. Je nâai jamais eu froid aux pieds de tout le voyage et Ă ma grande surprise, elles Ă©taient hyper confortables. Pas mal aux pieds, pas dâampoules, rien, alors quâon a quand mĂȘme fait 70 kilomĂštres Ă pied en 6 jours ! MalgrĂ© la neige, les flaques de neige fondue, on a toujours eu les pieds au sec et je crois quâon a fait des envieux car on nous complimentais pas mal sur nos chaussures, et on voyait les touristes en basket qui regardaient nos pieds. Meilleur achat prĂ©-vacances ! un bon bonnet et un gros foulard/Ă©charpe ! une parka Ă la fois chaude, Ă©tanche et coupe-vent, avec une capuche au cas oĂč. La mienne vient de chez Comptoir des cotonniers et elle a 6-7 ans. Doublure en duvet et laine, extĂ©rieur dĂ©perlant, capuche. En plus, elle est super jolie ! Je la porte souvent ! CâĂ©tait la premiĂšre fois que jâachetais un manteau si cher mais franchement, elle dure dans le temps, et elle est intemporelle ! SELECTION SHOPPING GRAND FROID POUR NEW-YORK EN HIVER FAIRE DES ACTIVITĂS TYPIQUES DE LâHIVER Si vous allez Ă NYC pendant lâhiver, je vous recommande vraiment de patiner sur lâune des patinoires de la ville Bryant Park, Rockfeller Center ou Central Park ! Câest superbe, lâenvironnement est sublime et ça fait partie de ce quâon voit dans les films amĂ©ricains, et quâon trouve incroyable. Je nâai finalement pas eu lâoccasion cette semaine-lĂ , ce sera pour une prochaine fois ! Je vous recommande aussi de profiter de Central Park sous la neige si câest le cas ! Voir les enfants faire de la luge, voir les buildings enneigĂ©s, câest magique ! Il y a vraiment une atmosphĂšre particuliĂšre Ă Central Park, alors sous la neige, câest encore plus spĂ©cial. SE METTRE AU CHAUD Quand il fait si froid, et câest le cas Ă New York en hiver, on a rĂ©guliĂšrement besoin de se mettre au chaud pour reprendre des forces ! Câest typiquement Ă cette pĂ©riode quâil faut profiter de faire les musĂ©es et activitĂ©s en intĂ©rieur ! Il y en a Ă©normĂ©ment dans la ville mais voici ceux que jâai dĂ©jĂ fait Le musĂ©e du 11/9. Câest un lieu unique oĂč on en apprend beaucoup sur la situation gĂ©opolitique au moment des attentats du 11 septembre 2001, oĂč on dĂ©couvre la gestion des secours et oĂč on retrouve des piĂšces majeurs, symboles de cette tragique journĂ©e, comme un camion de pompier, des dĂ©bris des tours, lâescalier par lequel de nombreuses personnes ont rĂ©ussi Ă sortir. Tout a Ă©tĂ© construit autour des fondations et des restes rĂ©els des tours. Ăvidemment, câest trĂšs prenant et Ă©mouvant. Jâai forcĂ©ment pleurĂ© tout au long de ce musĂ©e, cette date me semble encore si rĂ©cente, ça fait pourtant 18 ans, mais elle a marquĂ© nos vies. Ayez un peu de temps devant vous, il y a souvent un peu de monde, et il y a beaucoup de choses Ă voir/lire/Ă©couter. Le MusĂ©e dâHistoire Naturelle, un Ă©tablissement incroyable ! Avec ses enfants, ça doit aussi ĂȘtre magique ! De nombreuses salles en fonction des univers naturels, des rĂ©gions du monde. Il y a des minĂ©raux, des mammifĂšres, des insectes ⊠des dynosaures immenses, une baleine, des tigres. Câest spectaculaire, les salles sont immenses et câest sĂ»rement le musĂ©e le plus qualitatif en la matiĂšre, au monde ! Il y a un peu dâattente Ă lâextĂ©rieur pour entrer, puis Ă lâintĂ©rieur pour les tickets mais comme souvent aux USA, câest trĂšs bien gĂ©rĂ© donc ça avance vite, ne prenez pas peur en voyant 50 personnes dehors. Il y a une petite dizaine de caisses ! Le MusĂ©e Guggenheim. Une architecture exceptionnelle en cercle, un lieu trĂšs riche oĂč lâon dĂ©couvre de trĂšs belles piĂšces dâart contemporain. Il nâest pas immense, on peut le faire en peu de temps mais on lâavait beaucoup apprĂ©ciĂ©. Attention si vous venez avec des petits, les poussettes doivent ĂȘtre laissĂ©es Ă lâentrĂ©e ! La Public Library. Vraiment, waou ! LâentrĂ©e est gratuite et le lieu est Ă©poustouflant ! Je ne lâavais pas faite en 2012 et 2017, ça ne mâĂ©tait pas venu Ă lâidĂ©e dâentrĂ©e. Mais quelle erreur. Une collection de livres immense, des salles majestueuses, une atmosphĂšre calme car les new-yorkais viennent y travailler/Ă©tudier. Câest vraiment Ă voir. Il faut compter 20-30 minutes pour faire le tour, ce nâest pas grand. Le MusĂ©e de lâHeritage juif. Câest aussi un Ă©tablissement trĂšs Ă©mouvant qui retrace lâHistoire de la population juive au cours des siĂšcles. De nombreux objets, tĂ©moignages et lectures sont Ă disposition. Câest un trĂšs bel Ă©tablissement Ă©galement. Il y a une exposition permanente sur lâHolocauste. Câest trĂšs Ă©mouvant. Le musĂ©e a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© en 2009 pour proposer une visite axĂ©e sur la mĂ©moire, lâhĂ©ritage. Il y a beaucoup de choses Ă voir, des vidĂ©os proposĂ©es aussi donc il faut bien compter 2h. Les studios NBC. Ce sont divers studios de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision. TrĂšs impressionant et sympa de dĂ©couvrir lâenvers du dĂ©cor, la façon dont câest tournĂ© et de passer de studio en studio ! On lâa fait en 2012 avec StĂ©phane mais je pense que mĂȘme aujourdâhui, ça nous aurait beaucoup plu ! Le Madison Square Garden ou le Barclayâs Center. Ce sont les 2 stades de la ville, le premier Ă Manhattan, et le second Ă Brooklyn. Les soirĂ©es new-yorkaises sont froides en hiver. Par contre, lâambiance dans les stades est bouillante ! On a fait un match des Nets Ă Brooklyn et câĂ©tait gĂ©nialissime ! Je vous le recommande vraiment. Nâayez pas peur dâavoir une place en hauteur, on voit trĂšs bien ! Le Radio City Hall. Câest une salle de spectacles Ă Rockfeller Center. Mais pas une salle comme en France. LâintĂ©rieur est somptueux et il y a de vrais shows Ă lâamĂ©ricaine. Nous avions vu notre premier show Cirque du Soleil lĂ -bas avec StĂ©phane, câĂ©tait Zarkana et on avait vraiment adorĂ© ! Les places au balcon ont aussi de trĂšs belles vues ! Le Madame Tussauds. Câest le musĂ©e de cire. Câest sympa de le faire une fois dans sa vie car ça mâavait Ă©patĂ© de voir Ă quel point câest bien rĂ©alisĂ© ! Bon, une fois quâon lâa fait, câest pas le genre de musĂ©es quâon fait 15 fois ! Et si vraiment il y a une journĂ©e oĂč câest le dĂ©luge, quâil est impossible de rester dehors, voici quelques idĂ©es Le centre commercial Shops at Columbus Circle. Plusieurs boutiques dans un beau centre commercial prĂšs de Central Park. The Mills at Jersey Gardens. Un outlet fait en 2012, dans le New Jersey. De nombreuses marques Ă prix cassĂ©s. Mais essayez les vĂȘtements car les tailles ne sont pas les mĂȘmes. LĂ -bas, il me fallait du XXS ou du XS pour mon S ! Le Chelsea Market. Un petit centre commercial sympa avec de beaux concept-stores et des adresses food qui donnent envie ! LâOculus. Le centre commercial/station de mĂ©tro prĂšs du One World Trade Center. Magnifique architecture un peu futuriste et des boutiques top Ă lâintĂ©rieur ! JâespĂšre que cet article vous aura aidĂ© Ă prĂ©parer votre voyage si vous choisissez de faire New York en hiver ! Si vous avez un conseil ou des idĂ©es loisirs spĂ©cifiques Ă cette saison Ă apporter, nâhĂ©sitez pas Ă laisser un commentaire ! Pour retrouver tous mes articles sur NYC city guide complet, bonnes adresses, survol en hĂ©lico, câest par ici ! Dâautres arrivent sous peu !
zHrw. txxrf135jj.pages.dev/106txxrf135jj.pages.dev/91txxrf135jj.pages.dev/893txxrf135jj.pages.dev/636txxrf135jj.pages.dev/120txxrf135jj.pages.dev/434txxrf135jj.pages.dev/479txxrf135jj.pages.dev/268txxrf135jj.pages.dev/844txxrf135jj.pages.dev/777txxrf135jj.pages.dev/748txxrf135jj.pages.dev/496txxrf135jj.pages.dev/479txxrf135jj.pages.dev/234txxrf135jj.pages.dev/780
il était une fois new york